Aller au contenu principal

Un effaroucheur vraiment béton contre les étourneaux

Dans la Manche, Benoît et Flavien Lecler ont recyclé deux anciennes bétonnières pour les transformer en effaroucheurs contre les étourneaux. Ils estiment avoir réduit de 80 % la pression des oiseaux.

« En plein hiver, les étourneaux viennent sur le front d’attaque du silo de maïs. Ils descendent 6 m3 par jour. Ils rentrent dans les bâtiments, les tubes sont noirs de fientes. C’est infernal », cadre Flavien Lecler, installé en Gaec avec son frère Benoît à Ouville. Pour effaroucher les oiseaux, les deux éleveurs ont bricolé deux bétonnières.

Les bétonnières, dont le moteur a l’avantage de tourner plus doucement que celui d’une machine à laver, ont été achetées « il y a cinq ou six ans. Nous avons installé un bras dessus, pour faire comme une bielle qui transforme le mouvement rotatif en mouvement linéaire, et cela fait bouger une corde suspendue au-dessus de la table d’alimentation ».

La clef du système est un temporisateur électrique double commande qui permet de gérer les temps de fonctionnement et d’arrêt du moteur. « Nous l’avons réglé pour que la bétonnière se déclenche dix à vingt secondes, toutes les quarante secondes à une minute. Mais nous pouvons jouer sur la molette de réglage, de la milliseconde à l’heure. Nous avons fixé, dans chaque bétonnière, deux tiges en béton de trois mètres de long et de 12 mm de diamètre. Au bout des tiges, nous avons accroché un bidon ou un bout de plastique pour créer un mouvement aléatoire quand la bétonnière est en route, et donc un effarouchement. »

Bétonnière bricolée comme effaroucheur contre les étourneaux pour protéger le silo de maïs.
Détail de fixation des tiges en béton. © V. Motin

Cette année, les producteurs de lait ont combiné le système à une horloge journalière qui déclenche le moteur « de 9 heures à 17 heures. Sinon, on peut le faire manuellement le matin et le soir ». L’objectif, grâce au temporisateur, est de varier le rythme auquel les bétonnières se déclenchent, afin que les étourneaux ne s’y habituent pas.

L’avantage, c’est de pouvoir les déplacer

L’une des bétonnières est placée sur une palette sur le haut du silo pour protéger le front d’attaque. La seconde est sur la table d’alimentation ou à l’entrée du bâtiment. Les deux ayant l’avantage d’être déplaçables. « La seule contrainte, c’est qu’il faut alimenter les moteurs sur du 220 volts. Il faut donc du courant à proximité et tirer des rallonges. »

Bétonnière bricolée comme effaroucheur contre les étourneaux pour protéger le silo de maïs.
L’une des bétonnières est placée sur la table d’alimentation. L’autre est sur le silo. © V. Motin

Les frères Lecler ont acheté les bétonnières d’occasion au prix d’une vingtaine d’euros. « Ce qui coûte le plus cher, ce sont les temporisateurs. Nous les avons trouvés pour une soixantaine d’euros chacun. » Les bétonnières sont mises en route pendant quatre mois, d’octobre à mars. « Nous les combinons avec un canon, un effaroucheur sonore et de la musique », révèlent les éleveurs. Bilan : « nous avons réduit la pression des étourneaux de 80 % ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière