Travaillez l’efficacité alimentaire
Associée au coût alimentaire, l’efficacité alimentaire est un critère pertinent pour piloter la ration. Elle traduit la capacité de la vache à transformer les aliments en lait.
Associée au coût alimentaire, l’efficacité alimentaire est un critère pertinent pour piloter la ration. Elle traduit la capacité de la vache à transformer les aliments en lait.
Bien connue en production hors-sol, l’efficacité alimentaire l’est moins en production laitière. Elle correspond au rapport entre la quantité de lait produite corrigée des taux et la quantité de matière sèche ingérée. Cet indicateur permet d’estimer la capacité à valoriser la ration proposée. Son calcul implique de peser les quantités distribuées ainsi que les refus, et de disposer d’analyses régulières du taux de matière sèche des fourrages. Des contraintes qui compliquent fortement le calcul sur les élevages non équipés de mélangeuses peseuses. Même s’ils peuvent recourir à d’autres solutions ne nécessitant pas d’investissements lourds (lire p 81). Plus que la valeur obtenue, c’est l’évolution de ce critère au fil du temps qui sert d’indicateur de pilotage.
D’autant plus précieux quand les aliments sont chers, ce critère apporte un nouvel angle d’analyse de la performance des rations. D’une manière générale, l’améliorer se révèle positif pour le porte-monnaie. Plus l’efficacité alimentaire est élevée, plus le coût alimentaire diminue. De nombreuses enquêtes en témoignent. Mais pour autant, ce critère seul ne peut suffire pour juger de la rentabilité de la ration. En effet, une bonne efficacité alimentaire n’est pas synonyme d’efficacité économique. Tout dépend du coût de la ration ingérée. La base d’une bonne efficacité repose sur des fourrages de qualité.
Au-delà des gains de rentabilité, l’efficacité alimentaire présente aussi un enjeu environnemental. Car qui dit vache plus efficace, dit aussi moins d’émissions de gaz à effet de serre et moins de rejets azotés, grâce à une meilleure conversion des aliments.
Améliorer l’efficacité alimentaire revient à améliorer la durabilité de l’élevage. C’est la raison pour laquelle l’Agence nationale de la recherche finance le projet Deffilait, lancé pour quatre ans et coordonné par l’Inra. À terme, l’objectif est de développer une sélection génétique pour améliorer l’efficacité des vaches laitières sans altérer leur santé et leur reproduction. Des travaux sont en cours pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les différences d’efficacité entre animal, et définir un indicateur robuste de l’efficience alimentaire. Demain, l’alimentation de précision permettra aussi d’offrir de nombreuses possibilités de pilotage en exploitant la variabilité individuelle des animaux.