Aller au contenu principal

Fourragères : sur la ferme expérimentale de Lusignan, un tiers des mélanges prairiaux sont typés Sud

Dans la Vienne, l'unité expérimentale Ferlus de l'Inrae essaie depuis plusieurs années des mélanges prairiaux pour pâturer toute l'année malgré des sécheresses plus marquées.

L'unité Ferlus se caractérise par des sols profonds et un climat chaud et sec l'été. Les prairies temporaires de 4 ou 5 ans entrent en rotation avec des cultures fourragères annuelles. L'objectif est d'avoir de l’herbe à pâturer tout au long de l’année et d'assurer des stocks de bonne qualité sans fertilisation minérale azotée.

Presque toutes les prairies sont des multiespèces. « Nous ne cherchons pas LA prairie idéale à répliquer partout, car un mélange fonctionnera une année mais pas la suivante. Nous jouons la carte de la diversité : à chaque prairie semée, une composition différente. Pour avoir des prairies productives au printemps, d'autres sur l'été, d'autres à l'arrière-saison, nous jouons sur les espèces et sur les variétés de luzerne, fétuque élevée et dactyle typées Nord ou typées Sud. Les mélanges typés Nord (70 % des prairies) sont plus productifs et donnent beaucoup sur le printemps-été. Les typés Sud (30 % des prairies) produisent moins l'été et davantage en automne-hiver. Pour avoir des décalages de production d'une parcelle à une autre, nous jouons aussi sur les niveaux de démarrage de végétation et de précocité », exposent Sandra Novak et Guillaume Audebert, d'Inrae Ferlus.

Des parcelles spécialisées par période de production

Sur les prairies de fauche exclusive, sur les parcelles saines, les mélanges comportent une bonne base de luzerne avec deux variétés différentes sur le critère maladie (verticilliose), du dactyle tardif avec deux variétés avec des génétiques différentes, une fétuque élevée et un peu de trèfle blanc géant qui bouchera les trous en cas d'attaque de campagnol sur la luzerne. Sur les parcelles hydromorphes en hiver, pas de luzerne. Un mélange comporte 50 % de fétuque élevée, du trèfle violet et un peu de trèfle blanc.

Pour les pâtures, les mélanges ont une base de RGA-TB, avec en plus de la fétuque élevée ou du dactyle, ou les deux. Sur certaines parcelles, d'autres espèces sont semées : du trèfle souterrain (annuelle qui se resème toute seule) qui produit en fin d'hiver-début de printemps, ou du plantain pour une production de fin d'été-début d'automne, ou du lotier, ou de la chicorée pour l'été. Ces mélanges sont adaptés à un pâturage tournant avec un retour rapide (environ 21 jours) sur les parcelles. Les 65 vaches peuvent rester 2ou 3 jours sur des parcelles de 3 hectares. Sur une parcelle, il y a de l'avoine ou de l'orge de printemps pour pouvoir pâturer tôt au printemps. « Le trèfle souterrain semble prometteur. Nous poursuivons les essais. Chez nous, le dactyle ne prend pas le dessus sur les autres. On en met peu, à peine un quart des graminées. »

Pour les prairies mixtes, les mélanges comportent une base de RGA-TB, fétuque élevée, dactyle. Et d'autres espèces. Une parcelle a été semée avec sept espèces et onze variétés, avec de la luzerne (trois variétés). « Quand on aura besoin de débrayer une parcelle au printemps, ce sera en priorité celle-ci, car la luzerne a du mal à encaisser des tours de pâturage rapprochés. Et on compte sur cette parcelle pour le pâturage d’été. »

Les rendements vont de 5 à 12 tMS/ha en prairie de fauche et sont estimés à 6 t MS/ha pour les pâtures.

À l'essai

Du sainfoin est en test dans une prairie de fauche, en association avec de la luzerne, pour apporter des caractéristiques intéressantes : tanins, non météorisant. Le brome n'a pas encore été testé, mais il pourrait convenir.

« Le semis sous couvert et le semis direct doivent encore être améliorés. Les pratiques de fertilisation sont peut-être à revoir. Nous effectuons des analyses de sol pour voir s'il faut amener du phosphore et de la potasse dans certaines parcelles, car certaines différences de performances pourraient être liées à des teneurs en éléments disponibles », indiquent Sandra Novak et Guillaume Audebert, d'Inrae Ferlus.

Les plus lus

<em class="placeholder">Denis Battaglia, éleveur laitier en Meurthe-et-Moselle, devant son silo de maïs</em>
« Nous avons toujours plus d’un an de stocks d’avance en fourrages »

Le Gaec du Rupt de Viller, en Meurthe-et-Moselle, refuse de se retrouver confronté à un manque de stocks fourragers. Au fil…

<em class="placeholder">Prairie avec une vache Normande et une vache de race Prim&#039;Holstein en Mayenne. </em>
Prairies permanentes : la Commission européenne donne son feu vert pour l’assouplissement

La demande de modification des règles des BCAE 1 et 9 encadrant les prairies permanentes et les prairies sensibles dans la PAC…

<em class="placeholder">Romain Lelou devant son robot de traite.</em>
« Nos 135 vaches, traites par deux robots saturés, pâturent jour et nuit en Loire-Atlantique »
Au Gaec du Champ-Léger, en Loire-Atlantique, les éleveurs ont fait le pari de traire avec deux robots jusqu’à 140 vaches, et ce 2…
%agr
« Nous économisons 2 500 euros en quinze mois en récupérant les eaux de toiture dans notre élevage laitier »

Élodie et Mathieu Regazzoni, associés en Gaec à Scey-Maisières dans le Doubs, traitent au chlore les eaux de récupération de…

Carte de la zone régulée FCO 3 au 21 novembre 2024.
FCO 3 : 269 foyers détectés en plus mais pas de nouveau département touché

A date de jeudi 21 novembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 7 935 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière