Stress thermique : comment atténuer les pics de chaleur en bâtiment pour mes vaches laitières ?
Comment limiter les pics de chaleur en bâtiment et soulager mes vaches laitières face à un stress thermique ? Si les canicules de ces dernières années et l’augmentation prévue des températures estivales amènent à reconsidérer la conception des bâtiments d’élevage, il est possible d’intervenir sur des stabulations existantes pour améliorer le bien-être animal. Tour d’horizon des différentes possibilités qui s’offrent aux éleveurs laitiers.
Comment limiter les pics de chaleur en bâtiment et soulager mes vaches laitières face à un stress thermique ? Si les canicules de ces dernières années et l’augmentation prévue des températures estivales amènent à reconsidérer la conception des bâtiments d’élevage, il est possible d’intervenir sur des stabulations existantes pour améliorer le bien-être animal. Tour d’horizon des différentes possibilités qui s’offrent aux éleveurs laitiers.
1 – S’assurer que les vaches ont assez d’eau
2 – Réduire le rayonnement solaire dans le bâtiment d’élevage
3 - Améliorer la ventilation naturelle, un atout pour réduire le stress thermique des vaches laitières
4 – La ventilation mécanique dans certains cas
1 – S’assurer que les vaches ont assez d’eau
Le point crucial en cas de pic de chaleur est que les vaches laitières aient assez à boire. « Une vache se refroidit par évaporation de l’eau, souligne Patrick Massabie d’Idele. Elle en évapore 12 à 15 litres par jour. Elle a aussi besoin d’eau pour produire du lait. »
« Une vache en lactation consomme de 60 litres jusqu’à 140 litres en période de fortes chaleurs, précise Stéphane Gontard, expert nutrition-robot et grands troupeaux chez Seenovia. La moyenne se situe entre 80 et 100 litres. Il faut compter 2 à 3 litres d’eau consommés par kilo de lait produit. Une vache produisant 30 kilos de lait aura donc besoin de boire entre 60 et 90 litres d’eau par jour. »
Côté abreuvoir, 10 cm par vache sont nécessaires, avec un débit de 10 à 15 litres par minute. Les abreuvoirs à réservoir doivent être privilégiés. Penser aussi à la facilité de nettoyage (brossage chaque semaine) pour assurer une eau de qualité. Si besoin, il faudrait envisager d’ajouter un abreuvoir dans la stabulation.
2 – Réduire le rayonnement solaire dans le bâtiment d’élevage
Pour faire face au stress thermique des vaches, l’idée est d’offrir plus d’ombre aux animaux. À la conception, l’orientation de la stabulation des vaches laitières est essentielle. Les translucides ne doivent par ailleurs pas représenter plus de 10 % de la surface de toiture, ne pas être positionnés au-dessus des zones de couchage et être installés plutôt en façade et/ou côté nord. L’objectif doit être de limiter le rayonnement solaire.
Sur un bâtiment d’élevage existant, il est possible de blanchir les translucides, notamment sur les pans sud et ouest. Le blanchiment limite le passage des infrarouges qui échauffent le corps des animaux.
Autres possibilités : la mise en place d’ombrières, de débords de toiture ou encore l’isolation des pans de toiture bas exposés au sud et à l’ouest. « L’isolation coûte 20 à 40 €/m² de panneaux sandwich de 4 cm d’épaisseur, mais peut permettre de gagner 2-3°C en été », indique Patrick Massabie.
3 - Améliorer la ventilation naturelle, un atout pour réduire le stress thermique des vaches laitières
L’idéal en cas de forte chaleur pour le bien-être des vaches laitières est un bâtiment le plus ouvert possible, de type parasol. « La température de confort d’une vache est de 5°C à 15°C, précise Patrick Massabie. L’été, la vitesse de l’air doit être élevée, de 1,5 à 2 m/s et dirigée sur les vaches. L’hiver, elle ne doit pas dépasser 1 m/s et être dirigée au-dessus des animaux. Huit fois sur dix, il est possible d’améliorer la ventilation naturelle d’un bâtiment. »
Une piste est de supprimer les bardages fixes et d’adopter une solution modulable sur les longs pans, en installant les bardages sur des cadres pivotants ou coulissants ou en les remplaçant par un rideau ou un filet monté sur enrouleur. Un filet qui s’ouvre du haut vers le bas permet de rafraîchir les vaches l’été, l’air frais descendant sur les animaux avant de remonter et de ne pas envoyer d’air froid sur les vaches l’hiver. L’idéal est qu’il puisse s’ouvrir dans les deux sens. Autre piste : installer une trappe ouvrante par travée sur les bardages. Pensez aussi à l’ouverture du faîtage. En cas de forte chaleur, ouvrir au maximum (filet, portails…).
4 – La ventilation mécanique dans certains cas
Si la ventilation naturelle ne suffit pas pour combattre le stress thermique, la ventilation mécanique peut être envisagée. Un vrai diagnostic doit être réalisé pour le choix du type de ventilateur (ventilateur vertical à flux horizontal de nouvelle génération, ventilateur horizontal à flux vertical, gaine soufflante…), leur nombre et leur positionnement. Attention au risque de concentration des vaches si les ventilateurs ne sont installés que dans une partie du bâtiment. Si besoin, prioriser l’aire d’attente où les vaches sont très serrées et les vaches taries.
En complément des ventilateurs, la brumisation ou le douchage peuvent apporter un mieux. Autre piste : les matelas à eau avec récupération de chaleur qui permettent à la fois de rafraîchir les vaches et de produire de l’eau chaude.
Adapter sa conduite au stress thermique
D’autres leviers peuvent être utilisés, notamment pour l’alimentation des vaches :
• Décaler la ration des vaches le soir évite l’échauffement du fourrage
• Porter également attention à l’aire d’attente et au logement des veaux et des vaches taries. Des vaches taries dans un bois auront plus d’air et d’ombre