Soignez la nurserie plutôt que les veaux
Trop souvent reléguées au second plan dans les projets
bâtiments, les nurseries s’éloignent de plus en plus
des besoins des veaux. Un veau mal logé c’est la porte
ouverte aux problèmes sanitaires, parfois fatals.

simple à faire, mais
c’est souvent loupé»
La mortalité et la morbidité des veaux peuvent parfois tourner au cauchemar. Au-delà de 10 %, « la mortalité des veaux est une vraie problématique pour l’éleveur. Or, en Bretagne, 40 % des élevages sont dans cette situation », selon GDS Bretagne.
En Basse-Normandie, la moyenne tourne autour de 13%. En moyenne 11 % des veaux laitiers meurent avant 3 mois « dont 6 % dans la nurserie », rapporte Benoît Michenot, du GDS de Loire-Atlantique.
La part des « dégâts » liés aux nurseries mal conçues est tout sauf négligeable. Une situation que Jean-François Labbé, vétérinaire dans les Côtes-d’Armor, résume à sa manière: « une nurserie, c’est simple à faire, mais c’est souvent loupé ».
De son côté, Daniel Le Clainche, du GDS de Bretagne, explique que la situation a tendance à déraper parce que « les nouvelles nurseries répondent plutôt aux besoins de confort des éleveurs (passage de matériel…) qu’à ceux des veaux, mais cela se comprend. »
Par ailleurs, les spécialistes de la question sont unanimes sur un point que résume ainsi Yves Françoise, de la chambre d’agriculture de la Manche: « Les veaux sevrés ne doivent pas séjourner dans une nurserie ».
Les causes de mortalité et morbidité sont multiples, pas nécessairement d’origine infectieuse, et se combinent pour le meilleur ou le pire. Tout est une question d’équilibre entre le capital santé du veau d’un côté et l’ambiance et la pression infectieuse qui règnent dans la nurserie de l’autre.
Un veau né dans de bonnes conditions, ayant bu du colostrum, et logé dans un environnement optimal a plus de chance de faire carrière qu’un veau né dans un box de vêlage mal entretenu puis logé dans une nurserie pleine de courants d’air…
La sanction est à la fois immédiate (perte du veau et de génétique, augmentation de la pénibilité du travail et des frais d’élevage) et à retardement (problème de renouvellement de troupeau).
En termes de frais d’élevage directs, la protection vaccinale contre les problèmes respiratoires « coûte environ 20 € par veau et par an », selon Benoît Michenot. Le coût d’un traitement pour des problèmes respiratoires « varie de 5 à 15 € par veau par traitement ». Autrement dit, l’enjeu économique direct « pour 50 veaux varie de 1 500 à 2 000 € par an ».
Pour faire face au manque de bâtiment ou à des problèmes sanitaires récurrents, des solutions autres que le bâtiment, comme les niches ou les igloos, ont fait leurs preuves à condition là aussi de respecter certains points.
SOMMAIRE DU DOSSIER
Page 32 : Virus, bactéries, parasites - Les germes prennent l’avantage en conditions favorables
Page 34 : Types de logement - Du tout fermé au plein air, tout est possible !
Page 38 : Ambiance et réglementation - Huit clés pour loger des veaux dans de bonnes conditions
Page 42 : Reportages - Ventilation dynamique dans le Morbihan et nurserie semi-ouverte en Loire-Atlantique
Page 48 : Astuces - Vos « trucs» pour faciliter le travail