Aller au contenu principal

« Sans irrigation, la diversité fourragère nous sauve »

Au Gaec de l’Ouchette, dans les Deux-Sèvres, la stratégie est de répartir les risques avec une diversité de cultures, pour chercher une autonomie protéique et fourragère.

Mathieu Renaud, un des associés du Gaec de l'Ouchette, dans les Deux-Sèvres
© Gaec de l'Ouchette

« Cette année, c’est le maïs qui a le plus souffert des conditions climatiques chaudes et sèches qui ont sévi à partir de juin et jusqu’en septembre. Et ce quels que soient les semis – en direct ou derrière une dérobée (méteil ou ray-grass) », expose Mathieu Renaud, du Gaec de l’Ouchette, dans les Deux-Sèvres, avec 70 ha de prairies, 35 ha de maïs ensilage, 28 ha de sorgho ensilage, 15 ha de luzerne et 11 ha de lupin. « Notre maïs fourrage, cultivé sur des terres profondes et non irrigué, a donné à peine 8 tMS/ha, contre 10 tMS/ha en moyenne. Avec peu de grains, très sec, il devrait être de mauvaise qualité. »

Le sorgho BMR fait la différence par rapport au maïs en année sèche, avec près de 10 tMS/ha cette année. « Nous semons deux variétés en mélange : une qui amène plus de matière sèche (Phoenix) et l’autre qui donne beaucoup de biomasse et pas de grain (Big-Kahuna). »

Des méteils réguliers depuis six ans

Les méteils semés à l’automne (200 kg/ha de féverole, pois, vesce, avoine blanche, trèfle squarrosum) s’en sont sortis cette année comme les précédentes. « Nous en faisons depuis six ans. Avec une fertilisation organique uniquement, les rendements sont réguliers à 6 à 7 tMS/ha. »

Pour les couverts semés après le blé (avoine brésilienne, féverole, vesce, trèfle d’Alexandrie), « comme nous n’avons pas pu semer juste derrière la moisson, nous avons dû attendre une pluie en août. Le mélange a levé, mais il a ensuite végété car le temps restait sec. Il est reparti avec les pluies de septembre », raconte l’éleveur. Il a été enrubanné mi-novembre. « Nous estimons le rendement à 2-3 tMS/ha, ce qui est peu valable économiquement, mais permettra d’assurer quelques stocks d’hiver pour les génisses. »

La luzerne a fait une année moyenne. Elle a souffert des pics à 40 °C et de la sécheresse. Grâce aux deux premières coupes et une dernière coupe enrubannée mi-novembre, le rendement devrait être de 8-10 tMS/ha en cinq coupes. En très bonne année, le rendement peut atteindre 12 t.

Trois mois sans pâturage

Le Gaec cultive le lupin depuis plusieurs années. « Il peut pâtir de coup de chaud l’été au moment de la floraison. Autrement, il résiste assez bien aux canicules à condition d’être bien implanté (attention au salissement). Cette année, dans une parcelle très bien implantée l’hiver dernier, le rendement a atteint 30 q/ha, ce qui est correct. »

Sur les 30 ha menés en pâturage tournant dynamique, le trou d’été a duré plus longtemps que d’habitude, de mi-juin à mi-septembre. « Heureusement, il y a une belle arrière-saison de pâturage. Nous constatons que les prairies qui étaient des paillassons en août et sur lesquelles nous n’avons pas mis du tout d’animaux, se sont bien régénérées toutes seules après les pluies de septembre. À l’inverse, les paddocks de parcours qui ont été utilisés tout l’été ont vraiment souffert. Il y a des adventices dedans. Il faudrait que nous ne mettions plus du tout d’animaux sur des prairies très sèches, même la nuit », analyse Mathieu Renaud.

Les plus lus

<em class="placeholder">vache équipée pour mesure de courant électrique continu</em>
Courants parasites : un prototype embarqué sur vache laitière permet de mesurer en continu les courants perçus par l’animal

Les méthodes actuelles de diagnostic électrique, en élevage, ne permettent des mesures qu’à un instant t. C’est pourquoi un…

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

Cyril Mignon, éleveur laitier dans le Finistère
Monotraite partielle : « À 10h30, l’astreinte de la journée est terminée dans mon élevage laitier du Finistère »

Réduire l’astreinte tout en palliant les annuités liées à son installation, c’est un challenge qu’aimeraient voir aboutir…

<em class="placeholder">Vincent Guérin, éleveur dans le Calvados</em>
Courants parasites en élevage : « Le problème venait de mes racleurs dans le Calvados »

À l’EARL de la Pérouze, dans le Calvados, les soucis de courants parasites ont commencé en 2012. L’année d’implantation de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
Carte de la répartition des foyers déclarés de FCO 3 en France, à date du 13 mars 2025.
FCO 3 : moins de 100 foyers en une semaine et libre circulation des bovins sur le territoire national

À date de jeudi 13 mars 2025, le ministère de l'Agriculture annonce 10 410 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3. La…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière