Ration des vaches laitières et des génisses : avez-vous investi en individuel dans une désileuse automotrice ?
Avec l'agrandissement des exploitations, le marché de la désileuse individuelle a le vent en poupe, au détriment des Cuma. Le matériel en propre apporte de la souplesse de travail. Le choix se discute.
Avec l'agrandissement des exploitations, le marché de la désileuse individuelle a le vent en poupe, au détriment des Cuma. Le matériel en propre apporte de la souplesse de travail. Le choix se discute.
Christophe Boittin - en Gaec en Mayenne
Oui
Après dix ans en Cuma de désilage et après réflexion sur différents systèmes de distribution, nous avons fait le choix d’investir dans une désileuse automotrice en individuel, afin de gagner en souplesse, régularité et qualité de travail. En Cuma, par exemple, il n’y avait pas de distribution le dimanche, donc les rations étaient préparées en double le samedi, ce qui était compliqué à gérer, notamment l’été. Nous avons investi dans une automotrice de 15 m3 pour un peu plus de 150 000 €. En comptant les annuités, la consommation de GNR, l’assurance, l’entretien de base et d’usure, la machine nous coûte 24 500 € par an pour 400 heures de service, soit 18,50 €/1 000 l. Sans compter la main-d’œuvre. En plein hiver désormais, je passe une heure et quart, tous les jours, pour préparer et distribuer six rations différentes pour environ 320/350 bovins (laitières, génisses, taries et mâles en engraissement). En investissant en individuel, il faut aussi prendre en compte la valeur de la machine à la revente.
Guillaume Hubard - en EARL dans la Manche
Oui mais
Nous adhérons à une Cuma qui a une désileuse automotrice. Mais notre exploitation est excentrée des autres et nous n’avons donc pas pu intégrer la tournée, car cela multiplierait par deux la distance à parcourir. Quand mes parents sont partis à la retraite, j’ai voulu gagner du temps sur le poste alimentation. Nous avons donc décidé d’investir dans une désileuse automotrice d’occasion, de 1 000 heures, pour 80 000 €, avec un bol de 12 m3, amortie sur sept ans. Nous consacrons 20 minutes tous les jours pour nourrir nos 80 prim’Holstein. S'y ajoutent, tous les deux jours, 25 minutes pour préparer et distribuer deux autres rations : celle des génisses et celle des taries.Avec notre désileuse en propre, plus petite que celle de la Cuma, nous avons pu faire l’impasse sur des aménagements de bâtiments qui auraient été nécessaires pour que la machine collective puisse entrer.
Julien Masson - en Gaec en Moselle
Non
Nous avons adhéré à la Cuma désilage il y a un an, quand mon père est parti à la retraite. Nous devions aussi renouveler notre mélangeuse. Nous avons fait nos calculs avant d’adhérer. En investissant en individuel, nous arrivions à 30 €/1 000 l. Là, avec la Cuma, nous sommes à 17,5 €/1 000 l, pour la préparation et la distribution. Mais ce qui nous a surtout motivés, c’est le gain de temps, une astreinte de moins le week-end et le fait d’être libérés au moment des grosses périodes de travail comme les chantiers d’ensilage. A 8 h tous les jours, j’ai fini de m’occuper des bêtes, je peux passer à autre chose. La désileuse arrive à 6h30. Elle prépare quatre rations : deux pour les 180 laitières, une pour les 200 taurillons, une pour les 130 génisses. Les animaux sont répartis sur trois sites. Le chauffeur reste un peu moins de deux heures chez nous. Elle vient tous les jours, sauf le dimanche. Cela nous coûte 60 € de l’heure.