Piroplasmose : une pathologie qui touche les bovins au pâturage
La piroplasmose est une pathologie due à un petit parasite, Babesia bovis, transmis par les tiques. Il est conseillé, lorsque les parcelles à risque sont connues, d’y mettre plutôt les génisses que des vaches laitières ou gestantes.
La piroplasmose est une pathologie due à un petit parasite, Babesia bovis, transmis par les tiques. Il est conseillé, lorsque les parcelles à risque sont connues, d’y mettre plutôt les génisses que des vaches laitières ou gestantes.
« Les génisses sont au pré depuis un mois et il y en a déjà une de malade, on n’est jamais tranquille ! » Effectivement, une génisse de 2 ans s’isole du lot et fait la tête. Un petit tour en bétaillère et voilà la demoiselle de retour à la stabulation. Premier réflexe : prendre la température. Verdict : 39,9°C et la petite surprise qui va avec : une diarrhée en jet. Il y a donc bien quelque chose qui cloche. On examine l’animal du bout du nez au bout de la queue : le nez est un peu sale, les yeux ne sont pas enfoncés encore, mais le blanc de l’œil (la sclère) et l’intérieur des paupières sont légèrement jaunâtres. Cet ictère est un signe important qui montre une souffrance au niveau hépatique. La respiration est normale, la panse est peu remplie et tourne au ralenti. Dernier signe, pas toujours simple à observer : les urines. Celles de cette génisse sont bien trop colorées pour être normales. Le diagnostic le plus probable est une piroplasmose.
Un parasite transmis par un parasite
La piroplasmose est une pathologie due à un petit parasite, Babesia bovis. Il se multiplie dans les globules rouges et les fera exploser à terme pour en coloniser de nouveaux et se remultiplier. Ce cycle explique les symptômes observés. La destruction des globules rouges provoque une anémie se traduisant par des muqueuses pâles. Et les déchets sont éliminés par les organes filtres : les reins, d’où les urines colorées du rosé au brun café, et le foie, d’où l’ictère.
On comprend donc que le traitement va devoir jouer sur deux axes. Le premier est la destruction de Babesia bovis : une seule molécule a une AMM chez les bovins, c’est l’imidocarbe. Les délais d’attente associés sont longs : 6 jours sur le lait, et 213 jours sur la viande ! C’est un paramètre à garder en tête lors d’atteintes d’animaux destinés à l’abattage. Le second axe est le soutien des organes filtres : une perfusion peut être nécessaire pour améliorer l’élimination des déchets de la destruction des globules rouges. Un produit de drainage hépato-rénal, notamment en phytothérapie, pourra permettre de poursuivre ce soutien dans les jours qui suivent le traitement initial. Les lésions au niveau rénal et hépatique sont parfois trop avancées et irréversibles. Elles peuvent entraîner la mort de certains animaux chez lesquels la maladie n’a pas été détectée assez tôt ou pour lesquels la charge de Babesia était trop importante.
Babesia bovis n’est pas directement contagieux d’un bovin à un autre. Ce parasite nécessite un autre parasite : une tique ! Ce n’est pas parce que le bovin est rempli de tiques qu’il aura la piroplasmose : encore faut-il qu’elles soient porteuses de Babesia. D’où l’existence de « prés à piroplasmose », alors que la population de tiques voisine de quelques centaines de mètres est parfois « inoffensive », du moins par rapport à Babesia. En effet, les tiques peuvent également amener d’autres pathologies comme l’ehrlichiose, l’anaplasmose, la fièvre Q... Une certaine immunité peut s’installer chez les bovins. Il est donc conseillé, lorsque les parcelles à risque sont connues, d’y mettre plutôt les génisses que des vaches laitières ou gestantes.
Les moyens de prévention
Ils peuvent être multiples :
À retenir
Alerte piroplasmose si :