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Péremption des médicaments : faites le ménage

Les bonnes pratiques veulent qu'il n'y ait plus dans votre pharmacie d'élevage de flacons périmés, ou de flacons entamés et parvenus au-delà du délai d'utilisation.

Pensez à noter la date d'ouverture des flacons.
Pensez à noter la date d'ouverture des flacons.
© J.-M. Nicol

Chaque médicament qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) a fait l’objet de recherches pour prouver son efficacité et son innocuité pour l’animal et désormais pour l’environnement ; il a fait aussi l'objet d’études pour établir les délais d’attente et pour préciser sa durée de validité qui détermine sa date de péremption.

 

1 - Les médicaments ne sont pas éternels

 

Même à température constante, même à l’abri de la lumière et sans jamais avoir été ouvert pour une première utilisation, les médicaments vieillissent et leur propriétés s’estompent, soit parce que la quantité de principe actif s’érode avec le temps, soit parce que l’excipient qui est chargé de le présenter à l’organisme se dégrade, soit encore parce que les deux interagissent lentement. Il arrive qu’on retrouve dans un coin obscur de très vieux médicaments injectables « tout neufs » et grandement périmés ; ils n’ont visiblement pas la même allure que les mêmes « sortis d’usine ».

 

2 - Une surveillance de la conservation

 

Le laboratoire producteur du médicament, après avoir suivi dans le temps la stabilité de sa spécialité, propose à l’Agence nationale du médicament vétérinaire une durée de validité qui est fixée par l’AMM de sorte qu'un médicament conservé selon les standards et ouvert la veille de sa date de péremption conserve à très peu de chose près (5 % en plus ou moins dans la plupart des cas) la quantité de principe actif stipulée sur l’étiquette.

La surveillance du médicament se poursuit après sa fabrication puisque chaque lot produit doit être évalué dans le temps, de sorte qu'une évolution non attendue pour un lot puisse être signalée à l’Agence qui prend alors des dispositions. Cette surveillance jusqu’à la date de péremption implique des dosages, une mesure du pH et une recherche des produits de dégradation. Plus la date de péremption est longue, plus nombreux sont les contrôles que le laboratoire devra faire et, au moins en théorie, plus le risque d’incidents est élevé. Voilà sans doute pourquoi, pour la plupart des spécialités, la durée de vie en ferme va de un à trois ans, ce qui est grandement suffisant.

 

3 - Et quand il est entamé ?

 

Désormais, vous voyez aussi inscrit sur la plupart des injectables « Après ouverture, utiliser avant 28 jours », «… avant un mois » pour les vermifuges buvables et "…avant 6 mois" pour les pour-on, ce qui veut dire que, en reproduisant les conditions d'utilisation de terrain, la qualité et la stabilité du médicament restent constantes pendant les 4 semaines ou le mois ou les 6 mois qu'ont duré les investigations par le laboratoire.

Ces délais n'ont qu'un but, préserver la qualité du médicament et lui donner toutes les chances de guérir. À la clé, les bonnes pratiques veulent désormais que vous notiez aussi la date d'ouverture du flacon et qu'il n'y ait plus dans votre pharmacie d'élevage, au moins le jour de l'inspection par un agent de la DDPP, de flacons périmés ou de flacons entamés et parvenus au-delà du délai d'utilisation – même si dans la plupart des cas ce médicament est encore pleinement actif et sans danger.

 

4 - Et dans votre pharmacie ?

 

Après cette lecture, allez faire un tour dans votre pharmacie, regardez les flacons périmés ou prochainement périmés. Vous en conclurez bien souvent que vous ne savez pas, de mémoire, à quoi ils servent et que par conséquent ils n'ont aucune raison d'être là. Regardez attentivement les médicaments injectables, buvables ou pour-on entamés et demandez-vous si vous avez opté pour le conditionnement le plus adapté. Vous en conclurez sans doute que les gros conditionnements ont deux inconvénients : leur présence dans votre pharmacie « pousse à la consommation » pas nécessairement très raisonnée et ce sont eux qui prioritairement vont rejoindre la poubelle des déchets de soins. Peut-on espérer que les laboratoires mettent à la disposition des éleveurs des spécialités dont le conditionnement colle avec le traitement complet d'une seule vache qui a pas mal grossi depuis trente ans ? Mais pour accroître la concentration d'une spécialité en principe actif ou pour créer un nouveau conditionnement, il faut refaire des études, déposer une nouvelle AMM...

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