"Nous soignons davantage les vaches taries"
Jérémy Lonchampt, en Gaec, dans le Doubs :
"Nos 100 vaches montbéliardes n’ont plus de fièvre de lait depuis que nous sommes dans la démarche Happy (1) avec un suivi de notre vétérinaire. Le nombre de cas de non-délivrance a été bien réduit. Et nous sommes passés de 80 % de veaux diarrhéiques à 30 %. La préparation des vaches taries a été modifiée.
Les trente premiers jours de tarissement, nous donnons du foin. Si elles pâturent, nous choisissons une prairie à maturité (environ 60 jours de pousse). Et rien d’autre, à part un bolus de vitamines et minéraux. Les taries sont systématiquement déparasitées, contre la grande douve et la bronchite vermineuse.
Trente jours avant vêlage, les taries sont en bâtiment, dans des box paillés de 25 m2, seule ou à deux : c’est confortable et il n’y a pas de compétition. Elles reçoivent un foin fibreux (d’une prairie acide, pas trop fertilisée), un aliment vache tarie (27 % de protéine) dans lequel il y a du chlorure de magnésium (150 g/j), des vitamines et des oligo-éléments.
Vacciner les mères pour protéger les veaux
Nous pesons systématiquement le colostrum. S’il titre moins de 22 % (soit 50 g/l d’immunoglobuline), on le jette et on prend les quatre litres à donner au veau dans notre banque de colostrum. Nous vaccinons les mères pour protéger les veaux contre les rotavirus et les coronavirus via le colostrum. Aujourd’hui, nous avons 10 % de très bon colostrum, 70 % de bon colostrum et 20 % de mauvais qui est jeté. Avant le suivi par notre vétérinaire Happy, nous avions 60 % de mauvais. C’est la combinaison de tous ces changements qui a permis d’améliorer le colostrum et donc l’immunité des veaux. L’hygiène des biberons a été renforcée. En plus d’un rinçage, d’un lavage à l’eau chaude et au liquide vaisselle, suivi d’un séchage à l’air extérieur, nous désinfectons les biberons une fois par semaine.
Réduire les sources de stress
Après chaque veau, les cases individuelles sont nettoyées à la vapeur haute pression, puis elles sont désinfectées avec un produit spécifique pour éliminer les cryptosporidies.
Nous fermions trop la stabulation l’hiver ; l’air était trop confiné et humide. Aujourd’hui, on ouvre les portes, sauf sous zéro degré.
Quelques logettes ont été déplacées pour améliorer la circulation des vaches. Et un point d’eau a été ajouté pour assurer 10 cm d’abreuvement par vache."