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« Nous avons mis des tapis et modifié les racleurs »

À l’EARL du Domaine Peignon, dans la Manche, les pertes de vaches suite à des glissades ont poussé Mickaël et Amélie Ruault à investir dans des tapis rainurés et des racleurs avec peignes et brosses.

Ambiance calme sur fond musical, traite robotisée (un robot Boumatic avec une double stalle), 110 logettes avec matelas pour 90 Prim'Holstein, rideaux amovibles sur le long pan côté Sud, déplacement sans glissades grâce à des tapis rainurés... il en faut plus que les douze passages des deux racleurs pour perturber le quotidien des vaches du troupeau de l'EARL du Domaine Peignon. Mais cela n'a pas toujours été le cas. « Nous avons mis en route le bâtiment (60 m de long sur 21 m de large) en janvier 2015. J'ai toujours eu l'intention d'installer des tapis dans les deux couloirs d'exercice pour optimiser le confort de nos vaches. Mais à l'époque, un conseiller me l'avait déconseillé parce que les tapis s'emboîtaient comme des pièces d'un puzzle. Ils risquaient de s'arracher avec les passages des racleurs », explique Mickaël Ruault. L'option béton est donc retenue, mais ne résistera pas deux ans. « Pour faire des économies, nous avons fait les bétons nous-mêmes avec une règle vibrante. Nous avons passé un balai sur la surface du béton pour le rendre plus rugueux. Mais ce n'était pas suffisant. Les vaches glissaient beaucoup trop. » 

Des tapis avec des rainures de 20 mm de profondeur

Aussi, lorsque Bioret Agri propose ses tapis rainurés Magellan (25 mm de large et 20 mm de profondeur) qui se déroulent en bande sur toute la longueur du couloir, Amélie Ruault, responsable du troupeau, et son mari, n'hésitent pas à investir, en novembre 2016. « Nous avons préféré cette solution plutôt que de rainurer les bétons parce que les tapis sont plus confortables. Nous en avons même installé un dans un couloir de passage entre logettes situé en bout de bâtiment. À cet endroit les vaches qui couraient avaient tendance à prendre le virage un peu trop vite et glissaient. » 

L'installation des tapis a nettement amélioré le confort des vaches. En revanche, elle n'a pas résolu les défauts de nivellement du sol à certains endroits dans les couloirs. « On aurait certainement mieux fait de faire appel à des maçons professionnels », estime Mickaël.

La pose de tapis a nécessité de revoir la copie du côté des pratiques de parage des pieds des vaches. « Avant, nous faisions venir le pareur une fois par an pour parer les pattes de derrière. Maintenant, il va falloir également faire les pattes de devant. »

Deuxième conséquence, il a fallu modifier les racleurs pour assurer un bon entretien des tapis. Des peignes en caoutchouc de 25 mm d'épaisseur ont été fixés sous les racleurs pour améliorer l'évacuation des urines et des bouses au niveau des rainures des tapis. « Comme on ne peut pas fixer de peignes au niveau des volets des racleurs, il a fallu poser les tapis à l'envers sur une bande de 70 cm de large de chaque côté du couloir. Cette zone est un peu moins bien nettoyée. Elle est également plus glissante », souligne Mickaël Ruault. « Le caoutchouc plein correspond aux dimensions des volets. Nous préconisons une largeur maximale par côté de 30 cm », souligne Roseline Passelande, de Bioret Agri.

Un racleur articulé au milieu avec peignes et brosses

« Dans le couloir d’exercice du fond (4,50 m de largeur), comme il y avait plus d’imperfection au niveau du béton, nous avons installé un racleur articulé au milieu commercialisé par la société GM élevage. Cela améliore le raclage dans les zones en cuvette. En plus des peignes, ce racleur est équipé de brosses à l’arrière. En revanche, nous avons gardé le racleur droit (équipé uniquement de peignes) dans l’autre couloir. »

Malgré douze passages par jour, quand les racleurs arrivent en bout de bâtiment, la vague de lisier est assez importante. Pas simple pour les quelques vaches restées au bout de l'enjamber sans se salir les pieds. Mais, globalement, pour des animaux qui sortent peu voire pas (1,50 ha de prairie accessible), la propreté des pieds est plutôt correcte et les problèmes de boiteries d'origines sanitaires sont assez rares, assurent Mickaël et Amélie Ruault. Ces derniers envisagent cependant d’améliorer encore la qualité du nettoyage des tapis en été. « Quand il fait chaud et que nous ouvrons les filets amovibles pour ventiler le bâtiment, le lisier a tendance à beurrer la surface des tapis. Nous avions déjà le même problème quand le sol était en béton. Cela va mieux depuis qu’il y a plus de vaches dans le bâtiment, mais nous réfléchissons à une solution pour humidifier un peu les couloirs en été. »

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