« Nous allons atteindre l’autonomie en miscanthus pour notre litière malaxée »
Au Gaec de l'enclos, à Saint Etienne de mer morte en Loire-Atlantique, les éleveurs entament leur quatrième année avec une litière malaxée compostée pour les laitières. Avec 7,5 m2 par vache, passer les hivers humides réclame davantage de vigilance qu’avec plus de 9 m2.
Au Gaec de l'enclos, à Saint Etienne de mer morte en Loire-Atlantique, les éleveurs entament leur quatrième année avec une litière malaxée compostée pour les laitières. Avec 7,5 m2 par vache, passer les hivers humides réclame davantage de vigilance qu’avec plus de 9 m2.
En 2017, pour leur projet de nouvelle stabulation, les éleveurs du Gaec de l’enclos, en Loire-Atlantique, ne veulent plus des logettes. « Nous avons opté pour une aire libre avec litière malaxée, après la visite d’un bâtiment dans le Loiret, avec litière malaxée de miscanthus. Le confort pour les animaux et le temps et la pénibilité du travail réduit (10 minutes d’entretien par jour ; 3 curages par an) sont les gros atouts de ce système », raconte Nicolas Fleury, un des quatre associés du Gaec de l’enclos en Loire-Atlantique.
Un bâtiment tout en longueur, ouvert sur les deux long-pans
La stabulation des vaches laitières est ouverte sur les deux longs-pans. Avec une toiture en écailles, et un filet brise-vent côté ouest, il est très ouvert tout en protégeant des entrées de pluie. L’aire de couchage est tout en longueur : 108 mètres de long sur 11 mètres de large, soit 1188 m2 pour 160 vaches traites (10 500 l/vache/an). Soit une surface de 7,5 m2 par vache, mais avec une très bonne aération !
En dehors de l'hiver, compliqué à passer quand il est humide, le système fonctionne très bien. « Dès qu’il y a un peu de soleil, le miscanthus sèche très vite. » Les vaches sortent au pâturage dès que la portance et la pousse le permet : quatre mois de pâturage tournant dynamique et trois mois d'été de pâturage en accès libre. La gestion de la litière est adaptée à la densité animale élevée, avec un malaxage deux fois par jour quand les vaches sont en bâtiment et une fois par jour en période de pâturage.
Un sol drainé, 300 à 350 m3 de litière
La litière est composée de miscanthus et parfois un peu de fine de bois en complément, sur 25 à 30 cm de profondeur, soit 300-350 m3. « Elle est sur un sol qui était déjà drainé. La fine fonctionne bien en litière, mais je préfère le miscanthus, car c'est totalement naturel, et il n'y a pas de risque de retrouver de petits bouts de métal quand il y a des déchets de palettes », pointe Nicolas Fleury, un des quatre associés. Le Gaec de l’enclos épand la litière au godet télescopique et avec un passage de herse ; « ça fait beaucoup moins de poussière qu’avec une pailleuse ».
Atteindre l’autonomie en miscanthus
Le curage a lieu deux à trois fois dans l'hiver, en fonction de l'humidité. « L'hiver dernier, très humide, ce fut difficile. Nous avons eu trois mois avec des pénalités cellules, contre un mois les autres années. Il aurait fallu pouvoir curer quatre fois et ramener plus souvent du matériau neuf, pour garder les vaches propres. Malheureusement, nous n'avions pas assez de miscanthus, et il n'y avait pas d'offre sur le marché. Avec le recul, il nous semble primordial de maîtriser sa source d'approvisionnement, et de pouvoir stocker suffisamment de matériau pour passer un hiver humide. » Le Gaec cultive aujourd’hui 9 ha de miscanthus, ce qui suffit normalement pour les vaches. « Cette année, nous avons aussi récolté 16 ha chez un voisin (50 €/t), pour constituer du stock de sécurité. Et on pourra pailler les génisses et taurillons avec. »
Un chien de propreté pour aider la litière à sécher
Une barrière poussante, rarement électrifiée, fonctionne 4 fois par 24 heures. Elle permet à la litière de s'aérer. « Elle nous permet aussi d'amener plus facilement les vaches pour la traite et de les empêcher de se recoucher jusqu’à une heure après la traite. »
La maîtrise du compostage n’est pas encore optimale. « Une fois, après curage, nous avions mis de la chaux au fond de la litière pour bien assainir et assécher la litière. » Maintenant que le Gaec est autonome en miscanthus, quand l’hiver est très humide, il pourra curer 4 fois au lieu de 3, « mais il faut trouver comment faire pour que ça ne chauffe pas. Car pour l’instant, chaque fois que l’on cure, on constate que 15 jours après, la litière fraîche chauffe trop ». Maintenant, quand le curage a lieu, « on en laisse sur les bords pour que la litière fraîche se réensème et composte plus vite », indique Nicolas Fleury. Peut-être faut-il laisser davantage de litière compostée pour réensemencer la litière fraîche ? « Il nous faut encore trouver le bon dosage. » Autre piste : limiter le nombre de vaches traites en hiver. « Dans l'idéal, on vise 150 vaches, pour réduire un peu la densité animale sur la litière. »
Le coût
4 200 euros la place environ pour la stabulation
30 000 euros de frais pour le miscanthus, étalés sur une trentaine d'années. « C'est surtout l'implantation qui coûte : environ 3000 €/ha. Il n'y a quasiment pas de frais de culture autrement. »
25 €/t environ de frais de récolte. Puis, « les brins de miscanthus sont stockés en vrac dans un bâtiment. »
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