Aller au contenu principal

Après la mort de 400 bovins : l'arrêt du parc éolien est préconisé pendant dix jours

La commission d’enquête mandatée suite aux troubles sur deux élevages laitiers proches du parc éolien des Quatre Seigneurs, en Loire-Atlantique, a rendu son rapport le 9 février. Elle préconise l’arrêt du parc pendant dix jours pour faire des tests.

le rapport préconise de mettre en place un observatoire national des perturbations de la performance des élevages en lien supposé avec les infrastructures électriques
© L. Vimond-archives

Le rapport de la commission mandatée pour faire la synthèse des études menées sur les graves troubles rencontrés par deux élevages laitiers depuis l’installation du parc éolien était attendu avec impatience. Publié le 9 février, il préconise l’arrêt du parc éolien et de son raccordement au réseau de distribution d’électricité pendant dix jours pour conduire un test. Le rapport constate «la concomitance des phénomènes» observés sur les deux élevages (surmortalité, pertes de production…) avec l’arrivée du parc éolien fin 2012. Il note aussi que la trentaine d’études réalisées n’ont pas permis d’identifier «de liens objectivables entre la présence du parc et la dégradation des deux élevages» et qu’elles n’ont pas permis l’émergence d’une solution pérenne. Le rapport préconise aussi, sous le pilotage des services de l’État, de construire dès à présent un plan de relocalisation ou de reconversion des deux exploitations.

Voir 400 bovins morts: les éleveurs attendent la parution d'un ultime rapport

Définir un cadre national et assurer l'indépendance du GPSE

Reconnaissant l’existence d’autres cas similaires, il recommande de définir un cadre national pour traiter à l’avenir de telles situations. Pour cela, le rapport préconise de mettre en place un observatoire national des perturbations de la performance des élevages en lien supposé avec les infrastructures électriques.

Il recommande aussi dassurer l’indépendance du GPSE (Groupement Permanent de Sécurité Electrique). Celui-ci qui intervient à la demande d’agriculteurs ayant des problèmes qu’ils supposent liés aux courants électriques, est actuellement financé par les opérateurs électriques.  Il préconise donc de lui attribuer un budget d’intervention autonome, et d’élargir son périmètre d’intervention, notamment aux phénomènes d’ondes hertziennes issues d’antennes de téléphonie mobile.

Le rapport suggère aussi d’étendre les missions du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) pour les éleveurs ayant des pertes d’activités potentiellement liées à la présence d’installations électriques. Enfin, la commission préconise de conduire des travaux de recherche sur les interactions entre les animaux et les courants électriques ou les ondes électromagnétiques.

Les animaux d’élevage sentinelles pour les hommes

Le rapport conclut sur une question de fond : la situation de Nozay est-elle un signal faible qu’il faut prendre en compte ou un artefact? Un avis relatif à l’imputabilité des éoliennes sur la dégradation des deux élevages devrait être rendu par l’ANSES début 2021. Alors que les infrastructures électriques et de téléphonie se développent en zone rurale, les animaux d’élevage pourraient jouer un rôle de sentinelles pour les hommes vis-à-vis des risques électriques et électromagnétiques.

Deux plaintes déposées par les éleveurs

Parallèlement, la plainte déposée par Didier Potiron, un des éleveurs concernés, contre l’exploitant du parc, le fond d’investissement allemand KGAL, pour trouble anormal du voisinage, sera examinée par le tribunal judiciaire de Nantes le 15 avril. De son côté, Céline Bouvet, l’autre éleveuse, a déposé plainte le 19 janvier contre les ministres de la santé et de la transition écologique et le premier ministre auprès de la Cour de Justice de la République.

 

Lire aussi :Parc éolien de Nozay: une agricultrice demande l’arrêt provisoire des éoliennes, comme préconisé dans un rapport public

 

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Denis Battaglia, éleveur laitier en Meurthe-et-Moselle, devant son silo de maïs</em>
« Nous avons toujours plus d’un an de stocks d’avance en fourrages »

Le Gaec du Rupt de Viller, en Meurthe-et-Moselle, refuse de se retrouver confronté à un manque de stocks fourragers. Au fil…

<em class="placeholder">Prairie avec une vache Normande et une vache de race Prim&#039;Holstein en Mayenne. </em>
Prairies permanentes : la Commission européenne donne son feu vert pour l’assouplissement

La demande de modification des règles des BCAE 1 et 9 encadrant les prairies permanentes et les prairies sensibles dans la PAC…

<em class="placeholder">Romain Lelou devant son robot de traite.</em>
« Nos 135 vaches, traites par deux robots saturés, pâturent jour et nuit en Loire-Atlantique »
Au Gaec du Champ-Léger, en Loire-Atlantique, les éleveurs ont fait le pari de traire avec deux robots jusqu’à 140 vaches, et ce 2…
%agr
« Nous économisons 2 500 euros en quinze mois en récupérant les eaux de toiture dans notre élevage laitier »

Élodie et Mathieu Regazzoni, associés en Gaec à Scey-Maisières dans le Doubs, traitent au chlore les eaux de récupération de…

Carte de la zone régulée FCO 3 au 21 novembre 2024.
FCO 3 : 269 foyers détectés en plus mais pas de nouveau département touché

A date de jeudi 21 novembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 7 935 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">bâtiment ouvert sur ses quatre faces à 500 m d&#039;altitude avec robot </em>
Robot de traite et production sous appellation d’origine sont-ils compatibles ?

Sanitaire, image du produit, accès au pâturage, transmissibilité des exploitations… Les arguments pour valider, ou non, la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière