Maïs population : " Nous cherchons à améliorer la précocité "
Didier Bruyère, en bio, est un des associé du Gaec Brumagne dans la Loire. Le Gaec a une parcelle de production de semences et une pour faire de la sélection de maïs précoces.
Didier Bruyère, en bio, est un des associé du Gaec Brumagne dans la Loire. Le Gaec a une parcelle de production de semences et une pour faire de la sélection de maïs précoces.
" Nous avons commencé le maïs population il y a cinq ans, sur à peine 0,5 ha, avec la population Portuffec. Aujourd'hui, nous cultivons 5 à 7 ha de maïs ensilage population, dont 2 000 m2 pour la production de semences et 1 000 m2 pour la sélection des maïs précoces.
En bio, on ne peut pas utiliser d'engrais starter. On sème donc à partir du 15 mai, quand il fait bien chaud. Il nous faut donc des variétés précoces. Pendant trois ans, sur 1 000 m2, j'ai pratiqué une sélection négative : à 50 % de floraison mâle, j'enlève les pieds qui n'ont pas encore fleuri. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. L'Inra suit ce travail et nous verrons l'an prochain si c'est concluant.
Nous voulons aussi réduire la période de fécondation, qui s’étale sur environ 8 à 10 jours avec les populations, quand elle dure 3 à 4 jours avec des hybrides. Cela permettra de réduire le risque qu’un coup de chaud ait lieu pendant cette phase sensible pour le maïs.
Un tri au stade ensilage et un tri après récolte
Sur la parcelle de 2000 m2, en octobre au stade ensilage nous marquons au champ environ 2000 poupées qui nous intéressent. On coupe au sécateur le haut des poupées. Nos critères sont : le rendement plante entière, la présence d’épi et la qualité des épis, une plante encore verte, un épi pas trop haut, pas de maladies.
Après la récolte en novembre, on trie à nouveau les poupées pour en garder 600 destinées à la production de semence. On ne garde pas que les plus belles car il faut aussi conserver des épis qui ont souffert. On ne retire que celles qui ont été attaquées par les maladies et insectes. Si on ne prend pas assez de poupées, il n'y a pas assez de variabilité génétique et il y a donc un risque élevé de dégénérescence. Le reste des poupées est réduit en farine, pour en faire un concentré fermier.
Pas de modification de la ration des vaches
La valeur alimentaire est proche d'un hybride et nous n'avons pas eu à modifier la ration hivernale, qui comporte 22 à 24 kg d'ensilage d'herbe, 5 kg d'ensilage de maïs, 1 kg de foin de luzerne, 2,2 kg de farine de céréales et 0,8 kg de concentrés, pour faire 22 à 23 kg de lait par vache. "