Aller au contenu principal

Maïs fourrage : Bien utiliser les effluents d'élevage pour réduire la facture du poste engrais

Arvalis Institut du végétal vient de publier un rappel des conseils de positionnement des engrais de ferme pour réduire la facture du poste fertilisation.

épandage du lisier
© Arvalis

Les engrais de ferme - fumiers, lisiers, digestats de méthanisation -, contiennent tous les éléments fertilisants dont a besoin le maïs : azote, phosphore, potasse, mais aussi du soufre et des bases calciques. "Bien utilisés, ils permettent de réduire la facture d’engrais, voire même, dans certains cas, de s’en passer", souligne Michel Moquet, d'Arvalis.

Fumier : épandre dès que possible

Dans les fumiers de bovins, l’azote est sous forme organique et a donc besoin d’une transformation dans le sol pour être assimilé, sous forme nitrate, par le maïs. "Il est donc conseillé de les épandre 1,5 à 2 mois avant le semis, voire même avant quand il s’agit d’un fumier frais et pailleux. Pour autant, une partie seulement de l’azote contenu dans les fumiers sera disponible pour le maïs en 2022. Le reste sera stocké dans le sol sous forme organique, puis minéralisé progressivement. En pratique, avec des doses épandues de l’ordre de 30-35 t/ha, un complément de 40 à 50 unités d’azote sous forme minéral sera le plus souvent nécessaire", développe Michel Moquet.

Aller plus loin : Au Gaec Héluard, les effluents couvrent la moitié des besoins en azote

Lisiers, fumiers de volailles, digestats : à enfouir dans les 2 – 3 heures

Pour tous les lisiers, fumiers de volailles et digestats de méthanisation, la majorité de l’azote est sous forme ammoniacale et sera rapidement disponible pour la plante. La date d’épandage par rapport au semis du maïs a donc moins d’importance. Apportés à dose raisonnée, ils ne nécessitent en général aucun complément d’azote sous forme minérale. En revanche, l’azote ammoniacal étant très sensible à la volatilisation, il convient, pour limiter les pertes, d’incorporer ces produits dans les 2-3 heures qui suivent l’épandage, avec un passage d’outil (à disques de préférence) sur une profondeur d’au moins 10 cm. Attention, en conditions favorables à la volatilisation (temps sec, ensoleillé et venteux), on peut perdre plus de 30 % de l’azote apporté si l’enfouissement est trop tardif !

Phosphore et potassium : même efficacité que l’engrais minéral

Par rapport au phosphore minéral, l’efficacité du phosphore d’un engrais de ferme est comprise entre 70 et 95% l’année de l’apport, selon les produits. Après un an de présence dans le sol, le phosphore a le même effet sur l’enrichissement du sol que les engrais phosphatés solubles dans l’eau. Le potassium contenu dans les engrais de ferme a exactement la même efficacité que celui contenu dans les engrais minéraux.

Soufre et d’amendement basiques : des économies importantes

Tous les engrais de ferme contiennent aussi des oligoéléments, tel que le soufre, nécessaire dans les rotations avec céréales, colza ou prairies, et des bases calciques qui contribuent à limiter l’acidification naturelle des sols. "Sur les parcelles recevant régulièrement fumiers ou lisiers, un apport de 100 à 150 kg CaO/ha/an suffit pour compenser l’acidification naturelle, au lieu de 200 à 250 kg CaO/ha/an habituellement nécessaires. Soit une économie de 10 à 20 €/ha/an, selon l’amendement utilisé. Pour un bon pilotage des apports, le suivi régulier du pH de l'eau du sol est conseillé, au moins tous les 5 ans", rappelle Michel Moquet.

Analyser ses engrais de ferme permet d’ajuster les apports

La valeur des engrais de ferme peut varier sensiblement en fonction des conditions d’élevage. Afin d’ajuster la dose apportée au plus près des besoins, une analyse (80-90 €) est conseillée, notamment pour les produits à fraction élevée d’azote ammoniacal (lisiers, fumiers de volailles, digestats).

Evaluer soi-même son engrais de ferme

Arvalis a mis à jour son outil en ligne gratuit qui permet à chacun d’évaluer la valeur fertilisante de ses engrais de ferme.

En vidéo : Comment bien valoriser les engrais de ferme avant un maïs ?

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière