Aller au contenu principal

«L’important, c’est de progresser par rapport à une situation de départ » 

La démarche Terr’Avenir est une bonne façon de s’engager dans une logique d’amélioration continue, en groupe. Explications d’Estelle Delbar, animatrice Terr’Avenir.

Estelle Delbar, animatrice Terr’Avenir Champagne-Ardennes: « L’objectif est de mettre en place une organisation et de limiter les risques pour que l’entreprise soit là demain ».
© A.Conté
Quel est l’objectif de Terr’avenir ?
Estelle Delbar - " Terr’avenir est une démarche volontaire de certification collective proposée par Peri-G (cabinet de consultants) et les CerFrance depuis une dizaine d’années. C’est une démarche innovante de management environnemental Iso 14 001 en agriculture ; cette norme Iso est partagée par des millions d’entreprises dans le monde. L’association rassemble plus de 300 entreprises agricoles en France. Au départ, l’objectif de cette norme était uniquement de diminuer les impacts environnementaux de l’activité. Depuis  2015, elle s’est élargie dans un cadre plus global, en intégrant une notion stratégique."
Cette certification impose-t-elle un cahier des charges?
E. D. - "Non, c’est une démarche d’amélioration continue. La norme Iso 14 001 donne un cadre dans lequel chacun y met ce qui correspond à ses activités. L’important, c’est de bouger par rapport à une situation de départ. La démarche débute par un diagnostic : l’analyse environnementale. Les différentes activités sont notées de 1 à 5 sur trois points: la sensibilité par rapport à l’environnement, la taille de l’activité et les éléments de maîtrise des impacts. Puis on regarde comment diminuer les impacts en construisant un plan d’actions. Au bout de trois ans, on contrôle et on replanifie. Chacun met en place ses propres indicateurs de suivi (par exemple la consommation de fuel, d’eau …)."
Concrètement, par quoi se traduit l’analyse environnementale?
E. D. - "Les trois premières années, il s’agit surtout d’une mise en conformité par rapport à la réglementation. La norme aborde tout ce qui est gestion des déchets et maîtrise du site (incendie, dératisation, plan de circulation avec des consignes à respecter, plan de situation, panneaux sur site…). On demande de prévenir le risque si on ne peut pas l’éviter. Par exemple de prévoir une dalle pour boucher un regard en cas d’urgence en attendant d’avoir les moyens de financer une installation au top. L’association aide à lister les mesures, à les mettre en place, à chiffrer le coût, Elle organise des formations, des tests de gestion de crise avec le groupe et un pompier sur une exploitation. On simule par exemple le déversement d’un pulvérisateur : une première équipe agit (où sont les pelles, où est le sable ?...), une seconde observe (a-t-on les moyens d’intervenir en sécurité ?). Cela amène tout le groupe à se poser la question sur son exploitation. Cette première phase est exigeante, mais elle permet d’organiser le site, de se libérer, de sécuriser, et d’être plus serein en cas de contrôle".
Comment la norme aborde-t-elle la stratégie?
E. D. - "La politique générale de l’entreprise est formalisée dans un document que chacun des adhérents  remplit après une formation. Il aborde différents points clés: l’identité et les valeurs de l’entreprise, les objectifs et ambitions à dix ans, l’analyse stratégique, le système de management environnemental, les parties prenantes (clients, fournisseurs…), mais aussi la communication. Le fait d’écrire est déclencheur. Au final, l’objectif de la démarche est de se projeter et voir loin: que veut-on faire de sa ferme demain ?"
www.terr-avenir.com

Faire bouger tout le groupe

C’est l’association Terr’Avenir qui est certifiée Iso: la certification est collective. Un tiers des membres plus le bureau sont audités chaque année par l’organisme certificateur (Ocacia). L’audit se déroule sur site et sur documents pendant une demi-journée. L’association réalise de son côté un audit interne tous les ans chez tous les membres (25 en Champagne-Ardennes) ; celle-ci est réalisée par un membre de l’association formé (ou l’animatrice) et un éleveur du groupe. L’objectif est de s’entraîner pour l’audit externe, de vérifier que tout le monde est dans les clous, et surtout de booster tout le groupe.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

Selfie de Yohann Allain dans son champ avec ses vaches laitières.
« J’espère que mon salarié deviendra mon associé sur mon exploitation laitière en Loire-Atlantique »

À la SCEA du Chêne Vert, en Loire-Atlantique, après le départ à la retraite de son père, Yohann Allain a modernisé sa salle de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière