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L’hypocalcémie subclinique a plus d’impact que la fièvre de lait

Cette maladie métabolique toucherait un quart des primipares et près de la moitié des vaches adultes, avec des conséquences sur la santé et la reproduction.

Guillaume Belbis, professeur à l'ENV d'Alfort. « Cette affection induit un risque de réforme marqué de l'ordre de 25 %. »
© DR

La baisse de calcémie quelques heures après le vêlage peut selon sa sévérité conduire à une fièvre de lait (calcémie inférieure à 50 mg/l de sang) ou une hypocalcémie subclinique (calcémie comprise entre 55 et 85 mg/l). « L’hypocalcémie clinique (fièvre de lait) est facilement identifiée par les éleveurs et son impact économique leur paraît évident », a souligné Guillaume Belbis de l’école nationale vétérinaire d’Alfort lors de son intervention à une conférence organisée par Vétalis. Sa prévalence étant faible, « son effet à l’échelle d’un troupeau est très peu impactant ».

Le scénario est en revanche très différent avec l’hypocalcémie subclinique. Cette dernière est en effet difficile à identifier. Les vaches atteintes restent debout. « Sa prévalence étant élevée, elle a plus d’impact économique que la fièvre de lait. » Elle intervient dans la baisse de l’immunité et de l’ingestion, les déplacements de caillettes, les retards d’involution utérine, les métrites, le déficit énergétique, la cétose… Ses conséquences sur la production laitière et les mammites sont en revanche moins nettes.

Un effet direct sur le risque de cétose

Les analyses de sang permettent de poser un diagnostic fiable à condition d’être réalisées lors de la courte période à risque (dans les 48 h après vêlage). En l’absence de signes cliniques spécifiques, mieux vaut jouer la carte de la prévention. Elle repose sur les recommandations classiques de la gestion des vaches taries. « Le facteur principal est l’excès de potassium dans la ration, qui favorise l’alcalose métabolique (pH sanguin supérieur à 7,45) mais aussi le déficit en magnésium. On évitera les excès d’apport de calcium et phosphore, ainsi que les carences en magnésium », souligne Guillaume Belbis.

Le vétérinaire Michel Vagneur préconise par conséquent d’éviter les rations à base d’herbe jeune et bien fertilisée, de luzerne, de chou, colza… L’emploi de tourteau de colza est préférable au tourteau de soja. Idem pour la paille (coupée assez court pour avoir moins de tri) par rapport au foin. L’emploi d’un minéral adapté est incontournable.

Pouvoir acidifiant du chlorure de magnésium

Pour les régimes à base d’ensilage de maïs, Michel Vagneur propose à titre d’exemple d’en distribuer 3 kg de MS avec un correcteur azoté, du foin mûr (6 à 10 kg) ou mieux de la paille quitte à distribuer plus d’ensilage au début du tarissement. Trois semaines avant le vêlage, la part de l’ensilage de maïs peut grimper à 5 kg de MS. L’ajout d’un à deux kilos de céréales et d’un acidifiant peuvent être utiles (chlorure de calcium ou d’ammonium…). « Le chlorure de magnésium a un pouvoir acidifiant notoire. Il peut être distribué à raison de 50 à 100 g/j pendant les trois semaines qui entourent le vêlage. » La distribution des refus des vaches en production aux taries, surtout en cas d’apport de bicarbonate, et l’excès d’engraissement sont proscrits.

L’emploi de bolus contenant du calcium dès les premiers signes de vêlage peut compléter l’arsenal préventif dans les troupeaux à risque et « favoriser un bon démarrage en lactation », indique Sandy Limousin de Vétalis.

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