Aller au contenu principal

Les Cuma s’investissent pour le renouvellement des générations

Le collectif est un atout pour attirer les nouvelles générations dans le secteur agricole. Les Cuma y ont leur rôle à jouer, notamment auprès des « hors cadre familial ».

La Cuma de l'Alliance a mis en place un « plan jeune » leur accordant des ristournes.
La Cuma de l'Alliance a mis en place un « plan jeune » leur accordant des ristournes.
© J.-F. Sourdin

En Loire-Atlantique, entre Nantes et Saint-Nazaire, la génération qui a créé la Cuma du Sillon est peu à peu partie en retraite. Tous ont retrouvé des successeurs. Beaucoup de jeunes, peu du secteur. L'atout majeur pour attirer ces repreneurs hors cadre familial et non issus du milieu agricole : des exploitations de taille moyenne où une grande part des travaux sont délégués à la Cuma.

« La Cuma a toujours été la continuité de ces exploitations, décrypte Fabrice Gouin, son président. Cela a facilité la reprise en termes de montant car peu de matériel était en propriété. S’il avait fallu racheter tout le matériel, cela leur aurait coûté cher même s’il faut intégrer les parts sociales de la Cuma. » En effet, pour les éleveurs laitiers, il est possible d’y déléguer l’ensemble des travaux avec chauffeurs mécaniciens, de la mise en culture à la récolte afin de se concentrer sur l’élevage. « C’est toute une ambiance générale qui leur a plu », assure l’éleveur laitier.

En Bretagne, près de Fougères, non loin de la Manche, les jeunes agriculteurs assurent la pérennité de la Cuma de l’Alliance. « Demain, qui va faire partie du conseil d’administration de la Cuma ? Qui va être apporteur d’idées ? Les jeunes », prône Jean-Frédéric Sourdin, président de la coopérative. Alors pour les fidéliser, a été mis en place un « plan jeune » accordant des ristournes aux nouveaux installés. L’aide représente 10 % de l’ensemble des prestations fournies par la Cuma au bénéficiaire la première année, puis de façon dégressive 8 % et 6 % la troisième année.

Benoît Canto, éleveur laitier en individuel, a pu en bénéficier lors de son installation. À l’époque, l’aide courait sur une période de cinq ans. « J’ai reçu près de 9 000 euros ! C’est un sacré coup de pouce. D’autant qu’à l’installation, il y a toujours des imprévus », se réjouit-il.

« C’est l’ensemble des adhérents de la Cuma qui finalement concède la ristourne pour que les jeunes s’installent dans leur réseau, explique Jean-Frédéric Sourdin. Cette année, six jeunes ont reçu quelque 13 000 euros. » Une nécessité pour continuer à innover, entretenir le matériel et investir. Sous l’impulsion de la nouvelle génération, le guidage par GPS a été mis en place, tout comme l’achat d’une tonne à lisier avec enfouisseur. « Nous ne regrettons pas du tout. Il faut être à l’écoute de ce qui se fait de moderne ! »

Le collectif au service de la solidarité et de la convivialité

Autre intérêt pour les nouveaux installés : le collectif. « À la Cuma, ce n’est pas juste des factures, assure le président de la Cuma de l’Alliance. Nous avons aussi une vocation sociale. » Rencontres conviviales, réunions, échanges sur ses pratiques sont autant de moments importants, d’autant plus lorsque l’on s’installe dans un secteur que l’on connaît peu.

« Les jeunes lors de leur installation ont besoin de repères, renchérit Fabrice Gouin, de la Cuma du Sillon. Encore plus lorsqu’ils ne sont pas issus du milieu agricole. Les moments d’échanges à la Cuma leur permettent de s’imprégner du milieu. Venir à la Cuma leur permet de s’intégrer dans le monde agricole local. »

Alizée Juanchich

Une aide à l’adhésion en Cuma

La région Pays de la Loire propose une aide à la souscription de parts sociales de coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) par les jeunes agriculteurs. Son objectif : réduire les charges de mécanisation, soutenir le développement durable et le lien social. La prise en charge s’effectue à hauteur de 50 % du coût d’acquisition de parts sociales avec un plafond d’aide de 1 500 € par jeune agriculteur.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière