Les clefs pour bien choisir sa cage de parage
Selon que vous assurez seul le parage ou en complément d’un professionnel, mais aussi en fonction de la taille du troupeau, le choix d’une cage de parage doit d’abord viser la sécurité. De la simple cage manuelle au modèle bardé de moteurs électriques, le niveau de confort et de productivité a un prix.
Selon que vous assurez seul le parage ou en complément d’un professionnel, mais aussi en fonction de la taille du troupeau, le choix d’une cage de parage doit d’abord viser la sécurité. De la simple cage manuelle au modèle bardé de moteurs électriques, le niveau de confort et de productivité a un prix.
Une cage à poste fixe judicieusement placée
De nombreux éleveurs s’emparent de la problématique du parage en intervenant eux-mêmes en complément du passage du pareur, voire en se passant de ce dernier. Plutôt que d’intervenir uniquement en curatif, certains adoptent une approche préventive en systématisant notamment le parage au tarissement. « La formation aux bons gestes de parage devient alors incontournable », avertit Isabelle Delaunay, coordinatrice de la formation parage bovins au CFPPA Le Rheu. Afin de travailler en sécurité, il est indispensable de s’équiper d’une cage de parage. Pour débuter ou intervenir très occasionnellement, certains sont tentés de limiter leur investissement en faisant le choix d’une cage au cornadis. Mais la plupart des fabricants observent une demande très limitée pour ces équipements, qui n’apportent pas un niveau de sécurité suffisant. Beaucoup d’exploitations se tournent désormais vers des cages de parage installées à poste fixe. L’emplacement de la cage apparaît comme un aspect essentiel pour faciliter l’entrée des bovins. « Dans l’idéal, une personne seule doit pouvoir mettre la vache dans la cage en moins de dix minutes », estime Isabelle Delaunay. Pour cela, il est conseillé d’implanter la cage en sortie de l’installation de traite avec un dispositif de tri. « Dans le cas d’un robot, je conseille de ne pas installer la cage trop proche de l’entrée de l’automate, pour ne pas déranger les vaches qui vont à la traite », estime Chantal Paillette, chez Satene.
Manuelle ou motorisée, en fonction des besoins
Avant d’affiner son choix, il convient de faire le point sur ses besoins. L’effectif du troupeau et la stratégie de parage sont les deux premiers critères à prendre en compte. « Attention à ne pas oublier le gabarit des vaches. Une cage ne sera fonctionnelle que si ses dimensions sont en adéquation avec la taille de l’animal. On ne sélectionne pas le même modèle pour une Montbéliarde ou une Jersiaise », avertit Isabelle Delaunay. Si l’éleveur n’intervient qu’en complément du pareur, une cage manuelle peut suffire, même sur un troupeau de taille conséquente. En revanche, dès lors que l’on souhaite agir en préventif et se passer au maximum d’un intervenant extérieur, la cage motorisée devient rapidement incontournable pour améliorer le confort et l’efficacité.
Accessible pour la vache et l’éleveur
Qu'elle soit manuelle ou motorisée, la cage doit répondre à des impératifs fonctionnels. L’entrée et le bon positionnement de la vache sont conditionnés par un sol horizontal recouvert d’un tapis caoutchouc. À l’avant de la cage, la porte autobloquante est l’équipement essentiel à la sécurité de l’éleveur et de l’animal. Celle-ci doit pouvoir être actionnée depuis l’arrière de la cage. L’entrée de la vache est aussi influencée par la conception plus ou moins ouverte de la cage, un critère qui fait débat. Pour certains, comme Jean-François Faisant, pareur et distributeur en France de la marque GDS Hoofcare, « plus c’est tôlé, plus la vache a du mal à rentrer ». Alors que pour Eric Meijer, de Maréchalle Pesage, « avec une cage plus fermée équipée de portillons ou de barrières amovibles, la vache avance mieux vers la porte ». Dans tous les cas, l’accès à la vache est primordial pour le confort du pareur, ce qui plaide en faveur d’une cage la plus ouverte possible. Selon Isabelle Delaunay, « tous les éléments qui sont sur les côtés de la cage doivent pouvoir être enlevés. Dans bien des cas, des chaînes suffisent à maintenir la vache et ce sont les plus pratiques à retirer ». Toutefois, « l’éleveur peu expérimenté peut se sentir mieux protégé avec une cage plus carénée. Il peut alors sacrifier en partie l’accès au profit de sa sécurité », ajoute Éric Meijer.
Une barre anti-recul à bien maîtriser
Autre élément pouvant faciliter le bon positionnement de la vache, la barre anti-recul est proposée de série ou en option, selon les modèles. Pour réduire l’effort de poussée, cette barre peut être actionnée électriquement ou hydrauliquement, la seconde solution étant plus efficace pour agir rapidement, mais elle impose un surcoût non négligeable. « La barre anti-recul est à utiliser avec précaution, surtout quand elle est complétée par une seconde barre qui permet de bloquer le pied de la vache. Cela paraît sécurisant, mais le risque de se coincer reste présent. On ne dispose pas non plus d’une vision complète sur le pied, et avec la force du treuil, de fortes contraintes sont appliquées sur la patte. Il faut intervenir rapidement. La barre anti-recul est donc à réserver aux éleveurs qui ont déjà une bonne expérience », détaille Isabelle Delaunay.
Une prise au jarret avec sangle ou crochet
L’intervention sur les pieds postérieurs se fait très majoritairement avec une prise par le jarret. « C’est la méthode la plus sécurisante. La prise au paturon est une technique à réserver aux pareurs professionnels, affirme la spécialiste. Avec une prise au jarret, l’important est que la corde qui soulève la patte soit bien à la verticale pour favoriser l’équilibre de la vache. » Le pied est soulevé à l’aide d’une sangle ou d’un crochet, ce dernier étant plus rapide à installer, mais risquant de se défaire plus facilement. « ll faut aussi régulièrement vérifier l’œillet d’attache du crochet pour éviter les risques de rupture. »
Généraliser les mousquetons de sécurité
Concernant la prise des pieds antérieurs, elle impose l’utilisation d’une sangle ventrale pour maintenir la vache debout. « Attention au risque de blessures occasionnées par des fixations de sangle mal protégées », remarque Fabienne Delaunay. Le choix du blocage du pied, à l’aide d’une cale en bois ou d’une gouttière, est une question de goût et d’habitude. La prise du pied s’effectue à l’aide d’une corde (12 mm conseillé) au niveau du boulet. Un système de crochet au bout de la corde simplifie l’attache du pied. « Pour les cages équipées de treuils électriques, il faut régulièrement vérifier l’usure des cordes », met en garde la formatrice, tout en rappelant : « Il est essentiel d’équiper tous les accessoires qui accrochent l’animal d’un mousqueton de sécurité de largage. Cela permet de lâcher instantanément la vache en cas d’accident. »
Des accessoires pour se faciliter le travail
En termes d’accessoires dédiés à l’éleveur, il est conseillé d’opter pour un système d’éclairage ciblant les zones de travail et évitant les zones d’ombre. Les prises électriques intégrées pour alimenter les outils de parage et des supports bien placés (pas à hauteur de tête) pour les suspendre sont également appréciables. Les systèmes de potence sont pratiques, à condition que leur hauteur soit adaptée à la taille du pareur. Concernant les cages motorisées, il est prudent de s’assurer que l’installation électrique répond aux normes, avec la présence d’un disjoncteur différentiel et un stop de sécurité. Préférez aussi le 220 V au 380 V.
Des béquilles hydrauliques pour préserver le dos
Une nouvelle catégorie de cages commence à faire son apparition dans les très gros élevages. Celles-ci sont dotées de fonctions hydrauliques, à l’image des modèles haut de gamme destinés aux pareurs professionnels. Très onéreux, l’équipement hydraulique peut se limiter à la barre anti-recul et au relevage de la cage par des béquilles hydrauliques. « En permettant de travailler à bonne hauteur, cet équipement est très appréciable pour les éleveurs ayant des problèmes de dos, mais aussi pour les élevages équipés de robot ne disposant pas de quai de traite pour faire les soins », illustre Mickaël Quirin, chez Beiser Environnement.