Pâturage des bovins
Le rôle de l´herbe dans l´effet de serre étudié par l´Inra
Pâturage des bovins
Dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d´azote : l´Inra étudie tous azimuts la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre.
L´Inra étudie les gaz à effet de serre pour dégager des méthodes visant à en maîtriser l´émission. L´institut étudie aussi l´impact sur l´élevage des changements climatiques induits par une plus grande émission de ces gaz.
La teneur de l´atmosphère en dioxyde de carbone (CO2) a augmenté de 30 % ces cent dernières années, et pourrait doubler durant le siècle à venir. Ce gaz contribue au réchauffement de la terre et il est aussi nécessaire à la croissance des végétaux. Des chercheurs de l´Inra étudient l´impact de l´augmentation du CO2 sur les prairies du Massif Central. Avec un doublement de la teneur de l´atmosphère en CO2, l´herbe accumule plus de sucres solubles (plus grande valeur énergétique), mais la teneur en matières azotées est diminuée. Une évolution qui peut être rééquilibrée sur le long terme du fait de la régression des graminées au profit des légumineuses. Par ailleurs, la production de la prairie pourrait augmenter d´environ 20 %.
©C. Maître - Inra |
L´alimentation à base d´herbe plus méthanogène
Pour lutter contre l´effet de serre, on peut favoriser le stockage du carbone dans les sols en procédant à la reforestation ou à la conversion en prairies permanentes de terres labourées, au non-labour, à l´implantation d´engrais verts en interculture. L´Inra poursuit ses recherches sur l´influence du mode d´exploitation de la prairie sur sa capacité à piéger le CO2.
L´Inra étudie aussi le protoxyde d´azote (N2O) qui contribue à 56 % à l´effet de serre d´origine agricole (ce gaz provient essentiellement de l´activité microbienne du sol), contre 33 % pour le méthane (11 % pour le CO2). La limitation des émissions de N2O est possible en réduisant l´excès d´apport de fertilisants azotés, en fertilisant au moment où les cultures sont à même d´absorber l´azote rapidement, et en évitant l´engorgement des sols en eau. Par ailleurs, c´est l´alimentation à base d´herbe qui engendre les productions de méthane les plus importantes, les aliments concentrés étant moins « méthanogènes » que l´herbe pâturée et les fourrages conservés. L´étude se poursuit, avec notamment la mise place d´un dispositif permettant de mesurer la production de méthane chez des animaux au pâturage.