Le prix du lait poursuit sa hausse
Les perspectives pour la fin d’année 2022 laissent entrevoir une poursuite de la hausse du prix du lait.
Les perspectives pour la fin d’année 2022 laissent entrevoir une poursuite de la hausse du prix du lait.
« Il faut que le prix du lait rejoigne les 500 euros pour 1 000 litres », soutenait Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière, début septembre devant la presse. Tous les patrons de laiteries ne lui ont pas emboité le pas mais le consensus semble accepté qu’une hausse du prix du lait est souhaitable et inévitable.
« Le prix du lait restera dynamique », assure François-Xavier Huard, p.-d.g de la Fnil (industriels laitiers privés). La raison : « Il y a une raréfaction de la collecte qui va s’accentuer d’ici la fin de l’année. » Même son de cloche à l’ouest de la Bretagne : « le prix du quatrième trimestre va augmenter », assure Christian Griner, directeur général d’Even.
Les derniers relevés donnent 442 € en prix de base pour du lait conventionnel chez le breton Sill en septembre, 430 € pour les Maîtres laitiers du Contentin, 446 € pour Laïta, 445 € pour Agrial. Intermarché, par le biais de la laiterie Saint-Père (Mousquetaires), affichait 463 €/1 000 l en prix de base et 513 €/1 000 L en moyenne toutes primes comprises pour un lait conventionnel en non-OGM. Avec Sodiaal, Lidl s’est engagé à augmenter le prix du lait de base à 475 €, soit 490 €/1 000 l toutes primes confondues, sur le lait de consommation Orlait sous MDD Envia. Avec LSDH, le distributeur a décidé de revaloriser le prix de base à 500 €/1 000 l, soit 515 € avec les primes.
90 € d’écart avec l’Allemagne
Avec la hausse des charges, la situation dans les fermes n’est pas pour autant satisfaisante. La Commission européenne estimait, en août, le prix du lait réel à 540 € la tonne en Allemagne contre 456 € en France. « Il y a trop de déphasage entre la France et les autres pays européens », déplorait déjà cet été Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.
« Nous sommes en retard sur l’Europe du Nord pour faire passer des hausses », convient le directeur général d’Even. « Il manque plus de 15 % de hausse sur nos tarifs de vente aux distributeurs pour 2022, avant même d’attaquer les hausses pour 2023. Nous courons toujours après le train. »
« En France, les prix du lait augmentent moins vite mais ils diminuent aussi moins vite, objecte François-Xavier Huard. En 2015, quand ces pays proposaient 200 euros pour 1 000 litres, chez nous c’était 100 euros de plus ! »
A. J.