Aller au contenu principal

Le marché des AOP IGP laitières se développe doucement

Le Cnaol veut approcher davantage les jeunes et montrer que consommer des AOP IGP est un acte responsable.

graphique ventes des produits laitiers AOP IGP chiffres 2019
© Cnaol

Les consommateurs de produits laitiers AOP et IGP sont d'un profil plutôt âgé, avec des revenus moyens à élevés. La proportion des ventes en GMS et par le e-commerce est plus faible que pour les produits non AOP, et la part des ventes réalisée en crèmeries est plus élevée. Alors, ringardes les AOP-IGP ? En perte de vitesse ?

Pas vraiment, au vu des chiffres des ventes sur la période 2009 à 2019. La majorité des AOP au lait de vache sont en progression, et au global, les ventes de fromages font +10 %. Les ventes de beurre ont été très dynamiques (+25 %), ainsi que celles de crème (+ 82 %). Plus récemment, de 2017 à 2019, la dynamique reste bonne. La création de signes de qualité y a contribué : beurre et crème de Bresse en 2012, soumaintrain (IGP) en 2016, brillat savarin (IGP) et raclette de Savoie (IGP) en 2017. La demande forte en beurre et crème a bénéficié aux signes de qualité. Par contre, ces dernières années, les ventes de fromage AOP au lait de vache se stabilisent, avec des écarts entre des signes en difficulté depuis plusieurs années (livarot, munster, cantal) et des signes dynamiques : abondance, saint nectaire, époisses, bleu de Gex Haut Jura...

Croissance un peu meilleure pour le lait cru

En règle générale, la croissance est un peu meilleure pour les produits fermiers et ceux au lait cru. C'est l'illustration du fait que le consommateur cherche dans une AOP un produit ancré sur son territoire et le plus naturel possible, et qui valorise le travail des éleveurs et des ateliers à taille humaine.

« La consommation de produits AOP-IGP n’est pas liée à une génération en particulier, heureusement : les jeunes d'aujourd'hui viendront dans quelques années aux AOP-IGP quand ils auront davantage de moyens financiers. Ceci dit, nous voulons améliorer notre reconnaissance par les jeunes », souligne Michel Lacoste, président du Cnaol(1).

Montrer la durabilité des appellations

Le Cnaol, par le biais du Cniel, renforce sa communication via les réseaux sociaux pour toucher les jeunes. « Notre campagne de communication ne se contente plus de parler de consommation plaisir. Elle montre aussi, avec Fromagissons, que consommer des AOP-IGP est un acte responsable, qui soutient l’entretien de savoir-faire et des paysages, la diversité des races élevées, une vitalité des territoires avec des acteurs divers... Et avec le travail d'adaptation des cahiers des charges mené par les signes de qualité, on pourra sereinement aller à la rencontre des jeunes consommateurs, très concernés par les impacts environnementaux et le bien-être animal. »  

L'objectif pour les signes de qualité n’est pas une croissance à deux chiffres. C’est avant tout de maintenir une filière diversifiée en acteurs – éleveurs, producteurs fermiers, transformateurs, affineurs –, ce qui fait l’essence même des AOP IGP. Et de rester en phase avec les consommateurs.

(1) Conseil national des appellations d'origine laitières.

Chiffres clés en 2019

61 produits laitiers sous AOP et IGP, soit 276 339 tonnes.
46 fromages AOP qui représentent 206 765 tonnes vendues, dont 29 au lait de vache ; 3 beurres et 2 crèmes AOP.
9 fromages IGP, tous au lait de vache, et 1 crème. Le lait transformé en IGP représente 1,1 % du lait collecté en France.
 
10,5 % du lait de vache collecté est transformé en produits AOP, contre 9,5 % en 2011.
Plus de 16 % du lait de vache collecté est sous cahier des charges AOP ou IGP, dont une partie n'est pas valorisée en produits AOP-IGP.
 
22 % des élevages de vaches laitières sont engagés en AOP-IGP.
 
76,4 % des fromages AOP sont au lait cru, contre 73 % en 2011. Les fabrications fermières (8,5 % des fromages AOP) sont toutes au lait cru. Elles se développent, avec une hausse de près de 20 % ces dix dernières années.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière