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Le lactose, nouveau marqueur du déficit énergétique ?

En Bretagne, un nouvel indicateur est lancé dans l’objectif de mieux prévenir le déficit énergétique et les infections mammaires à partir d’un échantillon de lait.

Le taux de lactose s’avère un indicateur de pilotage prometteur, mais qu’il faut apprendre à interpréter en élevage.
© BCEL Ouest

Les analyses individuelles d’échantillons n’ont pas fini de faire parler le lait. Après les tests de gestation, le dosage en moyen infra-rouge de l’urée et de corps cétoniques (BHB et acétone), un nouvel indicateur fait son apparition : le dosage en moyen infra-rouge du lactose présent dans le lait.

Le lactose est le premier constituant de la fraction solide du lait. Sa teneur est généralement comprise entre 48 et 50 g/kg. Jusqu’alors, le taux de lactose n’est pas valorisé en France, alors qu’il est déjà pris en compte dans la grille de paiement du lait au Danemark (Arla) et aux Pays-Bas (Friesland Campina). Prisé pour ses utilisations diverses dans l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique, le lactose est même coté au niveau mondial. Si les deux Ecel bretonnes, BCEL Ouest et Eilyps, s’y intéressent aujourd’hui, c’est parce que « le lactose se révèle un indicateur de pilotage prometteur en élevage, estime Luc Manciaux, vétérinaire chez BCEL Ouest. On a longtemps considéré que la concentration en lactose, responsable de l‘équilibre osmotique du lait, se révélait très stable. Or, cette concentration peut varier de plusieurs grammes, et s’avérer un marqueur de la subcétose et des infections mammaires. »

Une interprétation des résultats spécifique à chaque troupeau

« Le lactose constitue un bon témoin de la biodisponibilité en glucose, poursuit Luc Manciaux.  En effet, chez les vaches, 60 % du glucose est orienté vers la mamelle pour synthétiser du lactose. Une fluctuation de la teneur en lactose à l’échelle individuelle peut refléter un manque de glucose (déficit énergétique) ou encore un défaut de synthèse au niveau des lactocytes, en lien avec un problème de santé mammaire. » Le taux de lactose diminue en cas de mammite subclinique. Les analyses réalisées par BCEL Ouest sur plus de 214 000 échantillons, ont montré une baisse du taux moyen de lactose avec l’augmentation du taux leucocytaire. Même constat avec l’augmentation du déficit énergétique.

« Dans un premier temps, il va falloir apprivoiser ce nouveau critère, et se créer des repères spécifiques à chaque élevage, car le taux de lactose varie en fonction de la race, du rang, du stade de lactation, du niveau cellulaire, du niveau de production, etc., souligne Luc Manciaux.  Le suivi facilitera ensuite le repérage d’animaux déviants pour renforcer la vigilance et intervenir en prévention."

Ce nouvel indicateur est lancé en Bretagne depuis janvier. Jusqu’en mars, les adhérents d’Eilyps et de BCEL Ouest bénéficient à travers une offre découverte des valeurs individuelles des taux de lactose. Associé au dosage de l’urée, ce service coûtera ensuite 2,5 € par vache et par an, et 5 € pour un pack associant l’analyse du lactose, de l’urée et Cétodétect(1). « Le dosage du lactose et des corps cétoniques par Cétodétect se montrent complémentaires car ils sont le reflet de voies physiologiques différentes ; le premier témoigne de l’orientation du glucose dans l’organisme pendant la lactation tandis que les seconds tracent l’amaigrissement des vaches en début de lactation. »

(1) tarification BCEL Ouest

Diverses sources de variation

Plusieurs facteurs interviennent sur l’évolution du taux de lactose. Sa concentration suit la courbe de lactation et diminue au fil des lactations. Les primipares affichent des taux de lactose supérieurs à ceux des multipares. La concentration en lactose augmente avec le niveau de production. « Un effet race est également perceptible, relève Luc Manciaux. Les vaches Normandes affichent de meilleurs taux de lactose que les Prim’Holstein et Montbéliardes. La bibliographie mentionne une forte héritabilité pour ce critère (0,55-0,6), ce qui laisse envisager une sélection génétique."

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