Laïta annonce un plan de valorisation des protéines de 80 millions d'euros
Ingrédients secs. La coopérative de l'Ouest se lance seule dans un projet global destiné notamment à l'export sur le marché asiatique.
Le projet de Laïta ne se limite pas à un projet de poudre de lait infantile. C'est un plan global de valorisation des protéines, avec la montée en gamme d'outils existants et la réalisation de nouveaux investissements, qui a été annoncé par la coopérative le 20 mai dernier. Il devrait lui donner la capacité de traiter les valeurs de lait supplémentaires souhaités par les adhérents d'ici 2020 (estimés à +14 %). L'ensemble des outils devraient être opérationnels fin 2016-début 2017 (voir aussi l'article p. 90) Le projet, qui se chiffre à 80 millions d'euros, prévoit:
Une tour de séchage mixte infantile de 30000 tonnes ainsi qu'une unité de conditionnement boîtes pour le lait infantile. « La tour permettra de produire de la poudre « premium » avec un très haut niveau de sécurité alimentaire et de la poudre de lait infantile. Nous pourrons arbitrer entre les deux en fonction des marchés, (la quantité de poudre infantile étant limitée à 18000 t par l'unité de conditionnement) », souligne Christian Griner, directeur général adjoint de Laïta.
Un complexe global de déminéralisation des lactosérums (à terme 14 000 tonnes de lactosérum déminéralisé à 90 %) sur Landerneau et Créhen. « Il servira à notre propre approvisionnement et à celui d'acteurs régionaux sous forme concentrée ». La première phase (7500 t - Landerneau) devrait être opérationnelle en juin 2015.
Des investissements pour poursuivre le développement des poudres de lait fermentées (utilisée dans les crèmes glacées, les sauces, les garnitures chocolats et patisseries) sur la tour d'Ancenis (7 à 8000 t).
En interface, un ensemble d'optimisation de séparation des protéines (230000 litres par jour), base du cracking du lait qui alimentera soit les fromageries soit les tours.
« Jusqu'à présent nous ne faisions pas de lactosérum déminéralisé; nous estimons qu'à partir du moment où nous produisons de l'emmental et donc du lactosérum doux nous devons y aller, commente Christian Griner. Nous devons aussi demain être présent sur la poudre de lait « premium », pour pouvoir répondre au haut niveau d'hygiène et sécurité exigé pour la poudre infantile: la demande est énorme. Nous avons par ailleurs un savoirfaire dans les poudres de lait fermentées que nous devons valoriser. La performance économique de Laïta passe par la valorisation de l'ensemble de ses fractions laitières. »