Etude des chambres d´agriculture
L´agriculture chinoise saura-t-elle s´adapter ?
Etude des chambres d´agriculture
Les capacités de la Chine à répondre à son défi alimentaire ne sont pas à sous-estimer.
L´évolution rapide de l´économie chinoise soulève la question du devenir du secteur agricole chinois. La Chine va-t-elle abandonner son agriculture au profit de son industrie, et par conséquent continuer à augmenter ses importations agroalimentaires ? Ou au contraire, va-t-elle tenter de préserver son secteur agricole, afin de satisfaire son désir d´autosuffisance ? s´interroge la revue Chambres d´agriculture qui vient de publier un dossier sur les mutations de l´agriculture chinoise.
Celle-ci se heurte à la rareté des terres destinées aux grandes cultures, à la baisse des surfaces agricoles disponibles, aux problèmes environnementaux et en eau. La Chine affiche un déficit croissant pour les produits agricoles et présente un solde agroalimentaire déficitaire depuis 2003. Mais, par une politique agricole très active, elle met tout en oeuvre pour limiter ses importations et accorder de plus en plus d´importance à la préservation de ses ressources agricoles et aux conditions de vie de ses agriculteurs. L´agriculture se trouve au coeur du 11e plan quinquennal du gouvernement pour la période 2006-2010.
Une politique agricole active
Première agriculture de la planète, ce pays se positionne au premier rang mondial en ce qui concerne la production ou les exportations de nombreux produits. En 2005, la Chine a produit 20 % des céréales mondiales (riz, maïs et blé), 29 % de la production de viandes et 50 % des légumes.
Les productions animales, qui ne contribuaient qu´à 15 % de la production agricole en 1978, représentaient près de 35 % en 2004. Si la viande de porc arrive toujours en tête, sa part tend à diminuer au profit des viandes bovines et de volailles. La production bovine est celle qui a connu la plus forte croissance entre 1978 et 2004 où elle a atteint 6,4 millions de tonnes soit 11 % de la production mondiale. Ce qui place le pays à la 4e place derrière les États-Unis, l´UE à 25 et le Brésil. Le développement des grands élevages suggère que le pays compte mettre tout en oeuvre pour limiter sa dépendances aux importations de viandes bovines.
Quant aux exportations françaises de produits laitiers vers la Chine, elles sont en augmentation continue depuis 1999 : elles ont atteint 46,2 millions de dollars contre 17,6 en 1999. Ces tendances ont de grandes chances de se poursuivre en raison des modifications du régime alimentaire, de l´amélioration des conditions de stockage mais aussi parce que la production a du mal à suivre la hausse de la demande.