La production laitière mondiale ralentit sa progression
En 2009, l’élément marquant a été la stagnation de la production aux États-Unis recentrés sur leur marché intérieur. Tandis que la Nouvelle-Zélande a vu ses exportations s’envoler.

En 2009, la production laitière mondiale a franchi le seuil de 700 millions de tonnes toutes espèces confondues. Elle a progressé moins rapidement (+1,2%) que les années précédentes. « L’élément marquant est le renversement de tendance aux Etats-Unis avec une stabilisation de la production laitière », souligne Gérard You du Groupe économie bovine de l’Institut de l’élevage. La dégradation de la conjoncture jusqu’à la mi-2009 a stoppé le dynamisme de la production qui était en progression régulière depuis 2001. Le prix du lait a chuté de 40 % entre mi-2008 et mi-2009 (179 €/t), avec une moyenne 2009 à 200 €/t. L’USDA prévoit en 2010 une poursuite de la baisse de 3 % du cheptel laitier et un léger tassement de 1 % de la production, malgré une hausse attendue de 30 % du prix du lait.
Le retour en force de la Nouvelle- Zélande a retardé la reprise des cours
La Nouvelle-Zélande est par contre un pays très présent en 2009: sa production (près de 17 millions de tonnes) a augmenté. Et ses exportations, du fait d’importants stocks (bradés) à écouler, ont énormément progressé, + 37 % en volume pour dépasser 2 millions de tonnes. Elle conforte sa place de premier exportateur de poudres grasses et de beurre, et récupère la première place pour les poudres maigres. En Australie, la production a par contre à nouveau reculé de 3 % en 2009 à cause de la sécheresse. En Chine, la production a subi un tasse ment exceptionnel en 2009 après une longue période de forte croissance. La crise de confiance provoquée par la contamination du lait à la mélanine en est responsable: la restructuration a probablement été importante et le pays est devenu très déficitaire. La consommation s’est rétablie grâce aux importations qui ont bénéficié essentiellement à la Nouvelle- Zélande. En Inde, premier pays producteur laitier au monde avec 113 millions de tonnes, la production est restée insensible aux soubresauts de la conjoncture mondiale et a poursuivi sa progression au rythme annuel de 4 % par an. L’Amérique latine n’a pas été particulièrement dynamique. La prodution a été très réactive au prix au Brésil. Comme les Etats- Unis, ce pays a connu un reflux de ses exportations et s’est recentré sur le marché intérieur. Quant à la collecte européenne, elle s’est globalement stabilisée en 2009 malgré des évolutions très contrastée entre pays.