La prise en charge de la douleur a des impacts positifs sur la repro
La gestion de la douleur par un anti-inflammatoire non stéroïdien a des bénéfices à long terme sur la reproduction.
La gestion de la douleur par un anti-inflammatoire non stéroïdien a des bénéfices à long terme sur la reproduction.
« À peu près toutes les interventions et pathologies affectant les vaches laitières entraînent de la douleur et une dérégulation de la réponse inflammatoire", a souligné Vincent Mauffré, de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, lors des journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV). L’une des principales conséquences de la douleur est la baisse de la prise alimentaire. "Elle aggrave le déficit énergétique du début de lactation, avec des effets à long terme sur la reproduction comme par exemple l’altération de la qualité des ovocytes. Les effets ne sont pas tous visibles immédiatement, mais peuvent apparaître quelques mois après la survenue de l’événement douloureux. »
Une stratégie pour améliorer les performances de reproduction
L’inflammation liée au déficit énergétique, aux infections (mammites, endométrites) ou encore au stress a elle aussi des conséquences sur la reproduction. Diverses études montrent qu’elle réduit l’expression des chaleurs, la croissance folliculaire, l’ovulation, la qualité des ovocytes et qu’elle augmente la mortalité embryonnaire. Prendre en charge la douleur et l’inflammation peut donc avoir des impacts positifs à long terme sur la reproduction. Des études montrent ainsi que l’apport d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) (meloxicam) entraîne une meilleure acceptation du veau, des tétées plus fréquentes, une amélioration du transfert colostral permettant une hausse de l’immunité chez le veau et une augmentation du temps passé couché et à ruminer. D’après une autre étude sur l’apport d’un autre AINS (carprofène), la prise alimentaire après le vêlage est améliorée, ce qui entraîne une augmentation de la production laitière sur toute la lactation. Une étude (Mc Dougall et al., 2016) réalisée sur 60 élevages de six pays européens montre par ailleurs que la prise en charge avec du meloxicam de la douleur et de l’inflammation lors de mammites améliore l’intervalle vêlage-insémination fécondante d’environ trois semaines. Et d’autres travaux (lors de mammites ou césarienne) que la longévité des vaches augmente en limitant le taux de réforme. « Globalement, le bénéfice d’une injection de meloxicam lors d’un épisode de mammite modérée s’élève à 42 euros par mammite et par an", rapporte Vincent Mauffré, citant une étude récente (Van Soest et al., 2018).