Lait : la FNPL réclame le respect de la Loi Egalim et présente ses propositions pour la Pac
Il faut appliquer la loi et sortir du système du médiateur, plaide la FNPL en lançant un ultimatum au 15 octobre. Concernant la future Pac,le syndicat fait des propositions pour l'élevage laitier, qui sont synthétisées dans une plaquette destinée aux pouvoirs publics français et européens.
Il faut appliquer la loi et sortir du système du médiateur, plaide la FNPL en lançant un ultimatum au 15 octobre. Concernant la future Pac,le syndicat fait des propositions pour l'élevage laitier, qui sont synthétisées dans une plaquette destinée aux pouvoirs publics français et européens.
« Nous demandons au ministre de l’Agriculture de faire respecter la Loi Egalim. Ne nous obligez pas à déconfiner les épandeurs à fumier et les tonnes à lisier. On le fera si c’est nécessaire, à contre cœur mais on le fera, a lancé Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL lors d’une conférence de presse le 30 septembre. Le syndicat fixe un ultimatum au 15 octobre.
Prendre en compte tous les indicateurs interprofessionnels
La rémunération des 60% de la collecte laitière consommée en France doit s’appuyer sur les indicateurs interprofessionnels (notamment l'indicateur prix de revient basé sur une rémunération à 2 Smic). Pas seulement le lait sous marques nationales, mais aussi celui sous marques de distributeurs. « Voilà ce qu’on attend des entreprises, explique-t-il en s’adressant en particulier aux coopératives. Ces indicateurs ont été validés par l’ensemble des quatre familles de l’interprofession dans le cadre du plan de filière France Terre de Lait. Lors de son lancement le 4 janvier dernier, tout le monde était d’accord pour dire que le plan de filière est un « super outil. J’ai entendu la même chose, lors de l’assemblée générale du Cniel le 9 septembre. Il faut appliquer la Loi et sortir du système du médiateur ».
"Qui imagine des paysages français sans vaches?"
La FNPL entend par ailleurs prendre part activement au débat sur la nouvelle Pac et l’agriculture de demain. Le syndicat a conduit un travail synthétisé dans une plaquette destinée principalement aux pouvoirs publics français et européens. Sous un titre provocateur « Qui imagine des paysages français sans vaches ? », ce travail montre en quoi l’élevage laitier s’inscrit pleinement dans les enjeux définis par la Commission européenne pour la future Pac dans la stratégie « De la ferme à la table» (Farm to fork). Il regroupe l’ensemble des atouts de l’élevage laitier par rapport aux attentes sociétales et à l’aménagement du territoire, et ce qui a déjà été réalisé par les éleveurs: par exemple le programme Carbon Dairy, le PMPOA, la charte des bonnes pratiques ou encore le nombre d’emplois indirects générés par l’élevage laitier.... Et il présente les propositions de la FNPL pour réussir la transition vers la ferme agroécologique de 2030, ceci en les mettant en perspective par rapport aux enjeux de la stratégie de la Commission.
Accompagner la transition agro-écologique
« Nous avons à coeur de faire reconnaître l’existant et de mettre en œuvre des marges de progrès accessibles à tous les élevages. Nous sommes prêts à aller plus loin avec une Pac qui nous accompagne dans la transition agroécologique, souligne Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL. Notre objectif est que les éleveurs se sentent bien dans leur métier et puissent se projeter pour organiser le renouvellement des générations : la Pac doit donner des perspectives aux jeunes.» L’enjeu est aussi d'accompagner l’adaptation des systèmes de polyculture élevage au changement climatique, et la reconnaissance de l’ensemble des services rendus par l’élevage (biodiversité, stockage du carbone, valorisation des prairies…) en les rémunérant.
Le syndicat est favorable à un niveau très élevé du nouveau « dispositif pour services environnementaux » (programme Ecoscheme). Il défend par ailleurs l’accès des éleveurs laitiers au plan protéines (via les légumineuses des fourrages), et une gestion de la Pac moins administrative et plus agronomique. "La nouvelle Pac doit encourager les bonnes pratiques des polyculteurs éleveurs laitiers, renchérit Michel Lacoste, secrétaire général adjoint de la FNPL, mais elle doit aussi revaloriser le soutien aux actifs ».
Les principales propositions de la FNPL
° Création d’une aide forfaitaire incitative pour les activités d’élevage.
° Prise en compte des emplois induits par les systèmes laitiers en actionnant un « bonus laitier » dans toutes les mesures de la Pac.
° Financement du déploiement de Cap’2ER pour 100% des élevages laitiers d’ici 2027
° Accession à un paiement pour services environnementaux (programme Ecoscheme) au taux maximum par la reconnaissance de la polyculture élevage utilisant les outils existants (CBPE,CAP’2ER), la pratique des systèmes herbagers ou autre certification publique.
°Passage d’une gestion administrative à une gestion agronomique régionale en lien avec l’évolution climatique des périodes d’épandage pour favoriser l’agroécologie.
°Attribution des aides européennes liées à des certifications aux seuls cahiers des charges publics (bio , sans OGM…) et SIQO (pas aux démarches marketing des entreprises).
° Extension au niveau européen du décret sur l’origine du lait et de la viande dans les aliments transformés.
° maintien de la surdotation des 52 premiers hectares, des ides couplées, de l'ICHN.
Voir l'intégralité des propositions dans le pdf ci-joint