Stéphane Hirrien, éleveur dans le Finistère
« Je sème un mélange de colza fourrager-RGI entre deux prairies »
Avec plus de 3 tMS par vache par an, l’herbe pâturée constitue le pilier du système fourrager de l’élevage de Stéphane Hirrien, installé avec 110 Normandes à Garlan, dans le Finistère. Entre chaque prairie, il sème un mélange de colza fourrager-RGI.
Avec plus de 3 tMS par vache par an, l’herbe pâturée constitue le pilier du système fourrager de l’élevage de Stéphane Hirrien, installé avec 110 Normandes à Garlan, dans le Finistère. Entre chaque prairie, il sème un mélange de colza fourrager-RGI.
« Avec 110 Normandes et 60 hectares d’herbe accessibles autour du corps de ferme, je mise le plus possible sur le pâturage. Mes prairies durent 4 à 5 ans ; elles sont essentiellement composées de RGA (23 kg dont 60 % de diploïde), 3-4 kg de trèfle blanc et 1 kg de trèfle violet. J’en renouvelle chaque année 8-9 ha, mais entre deux, je sème un mélange de colza fourrager et ray-grass italien en interculture. D’une part, cela permet de récupérer une prairie productive plus rapidement et d’autre part, cela profite aussi à la nouvelle prairie. Le colza est un bon précédent pour le trèfle et c’est toujours mieux de faire une coupure et de ne pas resemer un RGA-TB l’un derrière l’autre.
Les vaches pâturent au fil-avant
Concrètement, je détruis mécaniquement la vieille pâture fin juin avec un outil à dent et cover-crop. L’idée est de défaire le mulch en surface pour que la graine de colza puisse trouver un lit de semence assez meuble. Je sème le mélange (7 kg de colza et 15 kg de RGI) la première quinzaine de juillet avec l’épandeur à engrais. Je passe un coup de herse étrille pour enfouir la graine puis le rouleau pour bien la plaquer et aplanir le sol. Il n’y a pas d’apport de fertilisation minérale ni organique. Au bout de 40 jours, je peux commencer à faire pâturer au fil-avant. Ca tombe généralement autour de la mi-août, quand les prairies produisent moins et que je rouvre le silo de maïs. A ce moment-là, les vaches reçoivent 4 kg de maïs ensilage, 4 kg de colza fourrager, du foin à volonté aux râteliers et une demi-ration de pâturage (RGA-TB). Je ne complémente pas en azote, le colza fourrager suffit. Je table sur 5 m2 par vache pour 1 kg MS de colza fourrager, soit l’équivalent de 20 m2/VL/j. Pour 100 vaches, ça représente une vingtaine d’ares par jour. Il faut faire gaffe au fil car elles adorent ça.
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Le premier pâturage dure 40-45 jours. Le colza représente alors de 90 % du couvert, le RGI végète dessous. Les proportions s’inversent ensuite, le RGI prend le dessus et monte à 70 % du mélange. En tout, ce couvert produit 5 tMS/ha (3t au premier tour, 1t au deuxième et 1t sur l’hiver). Ce n’est pas négligeable !
La nouvelle prairie, semée mi-mars, commence à être exploitée fin mai-début juin. En moins d’un an, cette technique, qui me revient à 70 € de semences/ha, permet de renouveler mes prairies sans perdre de surface accessible. Désormais, je procède aussi comme ça pour des parcelles un peu plus éloignées sur lesquelles je sème un maïs au printemps. Le mélange colza fourrager-RGI prépare bien le sol pour le maïs, la terre est plus facile à travailler au printemps et j’ai remarqué un effet anti-taupins.
Seul bémol : le travail du sol en été n’est pas toujours évident surtout en année sèche. En six ans, il n’y a eu qu’une seule fois où le colza a végété par manque d’eau. il faut au moins 30 mm de pluie pour qu’il pousse."
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