Hors frontières
Importations chinoises de produits laitiers : bons chiffres en mars... mais...
Les chiffres des importations chinoises du mois de mars sont à prendre avec précaution.
Les chiffres des importations chinoises du mois de mars sont à prendre avec précaution.
« Étant donné que des containers étaient bloqués en février, ces chiffres concernent sans doute des volumes dédouanés de février, en plus de ceux enregistrés en mars », prévient Jean-Marc Chaumet, de l'Institut de l'élevage.
Coup d'arrêt aux hausses des importations constatées en 2019
Si on regarde les chiffres sur tout le premier trimestre 2020, « on voit un coup d'arrêt de la hausse des importations de poudre grasse, poudre de lait écrémé et laits infantiles, après deux années consécutives de hausse des importations », résume-t-il. Au premier trimestre, les produits français enregistrés par les douanes chinoises font :
+10 % environ pour le beurre, +10 % pour le lait infantile, mais pour les fromages ils sont en baisse (-24 %).
Les chiffres de mars ne suffisent pas pour estimer le niveau de reprise de la demande chinoise. Il faut compléter avec d'autres données. Les acheteurs chinois étaient présents sur la dernière enchère Global Dairy Trade en Nouvelle-Zélande. « Mais en plein creux de collecte néozélandaise, si la demande chinoise était vraiment forte, le prix des poudres aurait sans doute augmenté davantage. Or, aux dernières enchères (du 5 mai), la hausse était très timide (+0,1%). »
La reprise de la restauration commerciale attendue par les exportateurs français
Les transformateurs français exportent beaucoup de produits laitiers destinés au food service (restauration commerciale). Le déconfinement va-t-il relancer les exportations françaises ? « Nous n'avons pas encore de données sur la restauration hors foyer. Mais les gens ne refréquentent plus les restaurants comme avant dans les grandes villes et les régions touchées par le Covid-19, les hôtels n'ont pas tous réouvert et les étrangers ne sont pas de retour. » Les Français exportent aussi des spécialités, et là ce sont les conséquences économiques du confinement qui inquiètent, avec un pouvoir d'achat réduit.
Reste à voir si la hausse des importations reprendra dans les prochains mois. « La Rabobank estime que si la demande chinoise baisse de 1 %, les importations de produits laitiers pourraient baisser de 11 %», cite Jean-Marc Chaumet.