« Il n’y avait pourtant aucune raison »

au-dessus de 200000 cellules.
Voilà une vache costaud, tarie hier matin. Pourquoi voudriez-vous lui mettre un antibiotique dans la mamelle puisqu’elle n’a jamais dépassé les 200 000 cellules au cours de sa lactation et n’a pas été traitée pour mammite.
Et pourtant ! Elle ne s’est pas privée de coucher dans le couloir plutôt que dans les logettes. C’est la raison pour laquelle vous la voyez si sale, et pour laquelle elle est réformée.
Tarie en fin de traite avec un obturateur de trayon dans chacun des quartiers après désinfection du sphincter et dehors, loin des turbulences de la traite. La routine.
Mais si, ce matin, elle était à ses occupations, cet après-midi elle reste constamment couchée à la même place, et la voilà avec une diarrhée comme de l’eau et moins fringante qu’hier. Fatiguée et même bien fatiguée, les muqueuses très rouges, pas de fièvre, le rumen complètement atone et une bouse malodorante en très petite quantité. Avec ça, il faut chercher une mammite toxinique malgré l’absence de fièvre et l’absence d’inflammation du pis. Banco ! On tient le coupable.
UN GRAND TUEUR RENTRÉ INCOGNITO
Et à la vitesse à laquelle la vache est en train de dévisser, le coupable n’est vraisemblablement pas un colibacille mais plutôt un pseudomonas qui peut pénétrer dans un quartier au cours de la lactation et y rester incognito, sans faire bouger les cellules et qui peut profiter de l’arrêt de la traite pour se développer et tuer la vache en quelques heures !
Je raconte que cette bactérie se multiplie dans l’eau des lavettes sales quand elle ne contient pas suffisamment d’antiseptique, et qu’elle peut coloniser le sphincter et rentrer dans un quartier. C’est alors que j’apprends que les vaches sont essuyés au papier… sauf les trois vaches sales qui se couchent dans le couloir et qui ont droit à une lavette collective essorée, rincée et trempée dans l’eau sans aucun désinfectant. Pas de chance !