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Hygiène de traite : trois brosses à trayons se partagent le marché

Encore peu utilisées, les brosses à trayons lavent, stimulent, désinfectent et sèchent le pis avant la traite. À la clé : un nettoyage plus rapide et moins pénible, et une meilleure stimulation de la mamelle.

Et si vous décidiez de vous faciliter la préparation de traite ? À partir d’un certain nombre de vaches, le recours aux lavettes peut en effet devenir fastidieux. Non seulement les systèmes de brosses automatiques font gagner du temps sur le lavage, mais ils améliorent aussi le confort du trayeur, en lui permettant d’adopter une position plus droite et de moins solliciter ses épaules et ses mains. L’usage des brosses à trayons lui fait aussi économiser de nombreux pas et mouvements répétitifs en salle de traite. Par ailleurs, les éleveurs équipés de brosses témoignent d’un autre avantage, qu’ils ne soupçonnaient pas forcément au départ : la réduction du temps de traite en lui-même. Le massage de la brosse stimule en effet la mamelle et rend l’éjection du lait plus efficace. Quand vous commencez à brancher les griffes - 60 à 90 secondes après avoir lavé une série de vaches - ces dernières se trouvent en pleine libération d’ocytocine, ce qui favorise un flux de lait optimal. En roto, les éleveurs observent notamment moins de vaches qui font deux tours.  

Dans la pratique, l’utilisation des brosses se révèle très simple. Le trayeur appuie sur une gâchette qui déclenche à la fois l’éjection d’eau avec un désinfectant et la rotation de brosses. Les trayons sont nettoyés un par un. Un premier passage assure le lavage et un second sèche les trayons. Un simple frottement des brosses permet de chasser l’eau restante. Le temps de préparation par vache s’élève à 7 secondes en moyenne, mais il varie en fonction du niveau de salissement des trayons.

Les différentes brosses sont compatibles avec tout type de salle de traite et personnalisables pour toutes tailles de troupeaux. Le boitier de contrôle assurant le mélange eau-désinfectant s’installe généralement dans la laiterie.

Trois acteurs principaux se partagent le marché français. Deux d’entre eux, Puli-sistem et Future Cow commercialisent des brosses d’aspect similaire fonctionnant sur le même principe, et Udder Gun présente une approche différente. La marque Teat Sanicleanse System, conçu par la firme anglaise Northern Dairy, propose en outre une version de brosse équipée d’un moteur pneumatique, mais elle n’est pas encore très implantée en France.

Le saviez-vous ?

Certaines firmes ont aussi développé des brosses sur chariots mobiles, dotés de réservoir de 20 litres et équipés de batterie rechargeable. Ils présentent une autonomie allant de 150 à 200 vaches traites. Leur prix est moitié moins élevé mais ce n'est pas le même service rendu.

Puli-sistem : la brosse pionnière du marché

 

 
La brosse Puli-sistem est la première arrivée sur le marché français. La version F71 est la cinquième génération de brosse lancée par la marque italienne, dont le premier prototype remonte à trente ans. Elle se compose de deux brossettes supérieures qui nettoient la surface extérieure du trayon, et d’une brossette inférieure qui nettoie soigneusement l’extrémité du trayon et le sphincter.

 

« Nous nous sommes attachés à deux critères essentiels : la qualité du nettoyage et la santé du trayeur, insiste Joëlle Michalak de Puli-sistem France. 70 % de nos clients investissent dans notre brosse pour soulager des problèmes d’épaules ou de canal carpien. C’est pourquoi nous avons tout fait pour alléger au maximum la poignée dont le poids s’élève à 600 g. Tout ce qui a pu être sorti de la poignée nettoyeuse l’a été. » Le moteur est externalisé dans un gros boudin (contenant aussi le cardan) suspendu à 2 m de haut. Il coulisse le long d’un câble en acier type rail grâce à un système de poulies, et suit le trayeur dans ses déplacements. Un câble d’entraînement assure le raccordement du moteur à la poignée de la brosse, évitant ainsi que la poignée ne pèse trop sur le bras du trayeur.

 

 
 © Puli-sistem
© Puli-sistem
Le lavage des trayons s’effectue par un mélange d’eau tiède et d’un savon chloré désinfectant légèrement glycériné « qui laisse les trayons souples et doux ». Après chaque traite, la société recommande « d’immerger la brosse dans une solution antibactérienne, en appuyant sur la gâchette pour assurer l’évacuation des impuretés résiduelles »

 

La brosse F71 est commercialisée à partir de 7 800 €. Sa durée de garantie est d’un an.

Future Cow : désinfection ultra rapide entre chaque vache

 

 
Détail particulièrement apprécié des trayeurs : la lampe led qui éclaire le pis et améliore nettement la visibilité des trayons. © Dairy Spares
Détail particulièrement apprécié des trayeurs : la lampe led qui éclaire le pis et améliore nettement la visibilité des trayons. © Dairy Spares
Fabriquée aux États-Unis, la brosse Future Cow comporte deux brossettes antimicrobiennes qui nettoient les trayons sur toute leur hauteur, et une troisième, dotée de poils de deux longueurs différentes, qui lave l’extrémité des trayons, qu’ils soient courts ou longs. L’éleveur a le choix entre trois types de brosses en fonction de la salissure du pis.

 

La particularité majeure de cette brosse est qu’elle est la seule à recourir au dioxyde de chlore pour la préparation des trayons. « C’est une vraie plus-value car la solution, fraîchement préparée en continu par un système de dosage automatique, permet une désinfection ultra rapide, quasi instantanée, ce qui évite les risques de contaminations croisées entre vaches », avance Pascal Bousquet, de Dairy Spares. À noter aussi que le dispositif inclut une station d’osmose inverse qui purifie l’eau avant le mélange avec le désinfectant.

Autre spécificité : le moteur est directement intégré à la brosse. Le système à entraînement direct contient tous les composants dans la poignée. Ceci a l’avantage d’éliminer les transmissions et les arbres d’entraînement qui risquent de fragiliser ces matériels, mais en contrepartie, cela alourdit un peu la brosse. Pour alléger le dispositif, la brosse est reliée par un câble de 3 mètres à un boîtier de connexion (suspendu dans une sacoche) qui soulage le trayeur et le suit dans ses déplacements. Un ressort de rappel (vendu en option à moins de 200 €) est aussi proposé pour limiter le poids de la brosse.

 

 
 © Future Cow
© Future Cow
La brosse est garantie pour au moins 350 h sans entretien, soit 200 000 traites à raison de 6,3 secondes par vache. Les brossettes supérieures se remplacent toutes les 5 000 traites et 10 000 pour la brossette inférieure. « Son prix est compris entre 8 000 et 10 000 euros selon le nombre de postes et la longueur de câble nécessaire entre la station et la salle de traite. »

 

Udder Gun : le pistolet à bavettes en silicone

 

 
 © Udder Gun
© Udder Gun
Avec ses bavettes en silicone, le pistolet à mamelle Udder Gun venu des États-Unis présente un aspect compact, fort différent des brosses à trayons. Comme son nom l’indique, l’Udder Gun se tient comme un revolver. Doté de matériaux robustes, il dispose d’une poignée ergonomique avec moteur pneumatique. Le dispositif de l’Udder Gun est complété par un huileur automatique pour le moteur et un régulateur d’air pour gérer la production d’air dans la brosse.

 

 

 
 © Udder Gun
© Udder Gun
En plus du lavage et du séchage des trayons, il tire également les premiers jets. Les bavettes sont entraînées par deux courroies ajustables, s’adaptant à toutes sortes de trayons. « Le silicone est un matériau très souple. Il présente l’avantage de se nettoyer plus facilement que les poils des brosses classiques, ce qui favorise l’hygiène », estime François Derot de la société Agro-Concept, qui distribue l’Udder Gun.

 

 

 
 © Udder Gun
© Udder Gun
La gâchette présente deux positions : l’une actionne les bavettes tout en injectant l’eau et le désinfectant, la seconde actionne uniquement les bavettes afin d’essuyer les trayons. Le massage effectué par les bavettes rotatives stimule fortement la mamelle. Selon François Derot, « ce fonctionnement ne présente pas d’agressivité particulière pour les trayons, d’autant que le savon est enrichi en glycérine »Entre chaque vache, le pistolet est lavé et désinfecté sur son support.

 

Le prix s’élève à 6 900 €.

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