Glyphosate : une réautorisation pour dix ans, proposée par la Commission européenne
La Commission européenne soumet aux États membres un projet de texte pour le renouvellement d’autorisation du glyphosate, dont la décision finale sera prise le 15 décembre 2023.
L’examen du glyphosate entre dans sa phase finale, avant une décision définitive qui doit être prise le 15 décembre 2023. La Commission européenne a fait connaître le 20 septembre aux États membres de l’UE un projet de texte proposant un renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour dix ans. Ce projet sera discuté entre experts des États membres ce vendredi 22 septembre, sans procéder à un quelconque vote à ce stade. La proposition de Bruxelles devra être validée courant octobre par les Vingt-sept.
Une réautorisation du glyphosate soumise à conditions
La Commission base sa proposition sur le rapport d’évaluation scientifique de l’Efsa remis le 6 juillet dernier, qui mentionnait ne pas identifier de « domaine de préoccupation critique » pour cette molécule. Mais l’autorité sanitaire relevait des lacunes sur certaines données concernant le glyphosate : sur les impuretés, les risques alimentaires ou pour la biodiversité… Bruxelles veut assortir la réautorisation du glyphosate de plusieurs mesures visant à réduire son impact sur l’environnement, comme l’instauration de bandes tampons non traitées et l’emploi d’équipement pour limiter la dérive. La proposition de renouvellement d’autorisation du glyphosate vient après la décision de repousser à quelques années l’examen de certains herbicides au niveau européen comme le prosulfocarbe.
Quelle sera la position française sur le glyphosate ?
Pour rappel, le dernier réexamen du glyphosate date de 2017 et, à cette époque, un renouvellement de son autorisation avait été accordé pour cinq ans, jusqu’en décembre 2022. L’an dernier, le glyphosate gagnait une année de sursis compte tenu du retard pris dans son évaluation par l’Efsa. Entre-temps, Emmanuel Macron s’était engagé à faire interdire l’herbicide en France avant de revenir sur sa décision pour ne pas pénaliser les agriculteurs français vis-à-vis de ceux du reste de l’Europe. Greenpeace demande au Président de la république « de se positionner contre la réautorisation du glyphosate, en raison de ses probables effets sur la santé humaine et sur l’environnement. »