Fin des quotas
Fin des quotas - Fin des quotas - Se préparer pour des troupeaux de plus de 200 vaches
Main-d’oeuvre. Multiplier les robots dans une
construction neuve ou agrandir un bâtiment existant
pour accueillir un manège de traite : nous vous
proposons deux approches d’éleveurs qui anticipent
la fin des quotas.
par une construction organisée autour de l’équipement de traite.
La restructuration de la filière laitière va inévitablement se traduire par des regroupements et des agrandissements d’exploitations dans les années à venir. Comme c’est déjà le cas chez certains de nos voisins européens, les élevages de plus de 200 vaches laitières ne seront plus des exceptions. Les projets de cette envergure commencent d’ailleurs à voir le jour sur le territoire. Nous vous proposons de découvrir à travers deux reportages des initiatives d’éleveurs qui se sont lancés chacun à leur manière dans ce type d’élevage « XXL ».
L’historique de ces deux projets permet de mieux comprendre leur cheminement. Dans le premier cas, ce sont trois structures indépendantes qui se regroupent pour mettre en commun leurs moyens de production. Ce regroupement leur impose de construire un nouveau bâtiment complet. La gestion de trois troupeaux sous le même toit a favorisé l’adoption de robots de traite. Dans un objectif de flexibilité, les éleveurs ont profité de cette nouvelle construction pour automatiser le plus de tâches possible.
Des contraintes de main-d’oeuvre déterminantes
Le second reportage se base sur un Gaec de six associés qui augmente progressivement sa production. Partant d’un bâtiment existant, il a opté pour un agrandissement et l’intégration d’une salle de traite rotative. Avec deux associés spécialisés sur l’élevage laitier, la contrainte de main-d’oeuvre s’avérait plus secondaire. Le Gaec a surtout vu dans le roto son côté évolutif. Avec 50 postes sur le roto, le troupeau de 250 VL pourra largement s’agrandir (avec de nouveaux bâtiments) dans les années à venir sans nouvel investissement sur l’équipement de traite. En comparaison, le bâtiment robotisé a aussi été construit en prévision d’une augmentation du cheptel. Avec un robot en plus (quatre au total) par rapport aux besoinx actuels (180 VL), il peut accueillir 70 vaches de plus.
Autre différence marquante : si, dans le premier reportage, les robots et les capteurs oeuvrent aux quatre coins du bâtiment, dans le second les éleveurs misent plutôt sur la simplicité. Hormis l’originale gestion du deuxième tour sur le roto, les capteurs se limitent à l’identification, aux compteurs à lait et à l’activité.
Investir sans connaître les évolutions du prix du lait
Les deux projets se retrouvent toutefois sur un point. Les incertitudes économiques liées à la chute du prix du lait sont apparues après leur lancement. Même si, dans les deux cas, les simulations se basaient sur des hypothèses de prix bas, les éleveurs ont apprécié d’avoir une solide assise financière pour passer le creux de la vague. En ces temps de crise, de tels investissements ne sont pas à la portée de toutes les exploitations…
Un bâtiment robotisé abritant trois troupeaux
Trois exploitations se regroupent autour d’un GIE pour disposer d’un outil de production ultra-moderne. Avec 250 places et quatre robots de traite, le bâtiment de l’EARL Ropert, à Bréhan dans le Morbihan, a fait la une cet automne d’une presse généraliste abasourdie par le gigantisme de cette installation peu commune en France. Il est amusant de remarquer que chez nos voisins hollandais ou danois, ce projet serait presque passé inaperçu… Reste que ce bâtiment ne manque pas d’originalité. Il héberge trois troupeaux distincts: 75 VL pour l’EARL de Paul et Georgette Ropert, 60 VL pour Vanessa Ropert Le Bihan et 30 VL pour Franck Demarconnay.
Construit par l’EARL Ropert pour un montant global de 1,45 million d’euros, il est loué à un GIE dont les trois structures sont membres. «C’est un moyen de disposer d’un outil de production moderne tout en réduisant les charges par les économies d’échelles, argumente Paul Ropert, tout en reconnaissant qu’à l’heure actuelle, l’effectif de 180 vaches ne justifie pas le quatrième robot, mais nous misons sur l’avenir. » « Le meilleur suivi individuel des vaches nous a déjà permis d’augmenter la production. En sachant que le bâtiment peut accueillir 70 vaches supplémentaires, nous sommes prêts à produire davantage quand les opportunités se présenteront », ajoute sa fille Vanessa, installée en individuel depuis 2007, et qui mène en parallèle un projet de transformation à la ferme avec une fromagerie qui devrait rapidement lui permettre d’écouler 150 à 200 000 litres de lait. « En réduisant la pénibilité et en donnant plus de flexibilité dans le suivi des vaches, le robot de traite nous facilite la vie et ...
Un roto 50 postes pour traire 250 vaches et plus
Le Gaec s’équipe d’un roto surdimensionné et simple d’utilisation en prévision d’agrandissements. Au moment de lancer le projet de renouvellement de leur salle de traite, il y trois ans, les six associés du Gaec de la Sapinière, à Commequiers en Vendée, ne s’imaginaient pas traire aujourd’hui leur troupeau de 250 Prim Holstein avec un roto 50 postes. « On a rapidement écarté la solution du robot car le suivi informatique aurait reposé sur deux personnes. Les autres associés n’auraient pas été opérationnels pour les astreintes du week-end. On estimait par ailleurs que le robot manquait de flexibilité par rapport à l’augmentation de la taille du troupeau », retrace Philippe Bonhommeau, en charge du troupeau laitier avec Eric Mollé. Mais avec l’effectif, le Gaec visait plutôt un roto 32 postes en traite extérieure. « C’est à la suite de visites d’élevages à l’étranger, et par anticipation des futures opportunités d’agrandissement, que nous nous sommes tournés vers un 50 postes », avouent les éleveurs.
180 à 200 vaches traites à l’heure
Aujourd’hui, ces derniers apprécient de traire leurs 250 vaches en un peu plus d’une heure et quart. « Il nous faut seulement 12 à 13 minutes pour passer 50 vaches, assure Philippe Bonhommeau. C’est un peu du luxe pour le moment, mais dans l’avenir on ne sera pas limités pour augmenter la taille du troupeau. Même en doublant l’effectif, deux heures et demi de traite seraient encore acceptables à condition d’être deux trayeurs… Audelà d’une heure et demi, ça deviendrait épuisant. Car en plus de la fatigue physique, il faut beaucoup d’attention pour examiner rapidement la vache que l’on branche et vérifier que l’entrée et la sortie du roto se font bien. Le pupitre de commande est d’ailleurs assez basique en termes d’informaÉvolutif. Le Gaec s’équipe d’un roto surdimensionné et simple d’utilisation en prévision d’agrandissements. tions, mais c’est suffisant, ce n’est pas pendant la traite que l’on peut faire de l’analyse. »
Afin de faciliter le suivi de la traite, le Gaec a opté pour la gestion du deuxième tour. « Cette fonction est gérée automatiquement dès lors que la vache a produit moins de 80 % de sa production théorique ou si elle doit subir un traitement. Une alarme sur le pupitre nous en informe. Pour ne pas dégrader le débit du roto, le nombre de vaches à deux tours ne dépasse pas 5 % de l’effectif », explique Eric Mollé. Pour tenir le rythme de branchement, les associés n’effectuent qu’un simple essuyage des trayons des vaches sales. « Trois quarts des vaches sont branchées directement. Elles sont propres grâce à ...
Lire la suite dans le Réussir lait n°243 - janvier 2011 - Page 80 à 83