FCO 3 : « Nous n’avons aucun plaisir à être éleveur laitier en ce moment »
Dans le Pas-de-Calais, le troupeau laitier de Jean-Marc Burette est atteint par la FCO 3. L’état des animaux s’est rapidement détérioré. Les conséquences seront encore visibles en 2025, voire au delà.
Dans le Pas-de-Calais, le troupeau laitier de Jean-Marc Burette est atteint par la FCO 3. L’état des animaux s’est rapidement détérioré. Les conséquences seront encore visibles en 2025, voire au delà.
« Au début du mois d’août, quelques génisses de 14/15 mois boitaient des pattes avant. Elles se tenaient à l’écart du troupeau, se remémore Jean-Marc Burette, éleveur laitier à Fleurbaix dans le Pas-de-Calais. Nous avons pris leur température : une fièvre de plus de 40 degrés. »
Un diagnostic et des vaccins contre le FCO 3 qui tardent trop
Appelé dans la foulée, le vétérinaire réalise des prises de sang. Il faudra attendre trois longues semaines pour avoir la confirmation officielle de la fièvre catarrhale ovine sérotype 3, FCO 3. Vu l’ampleur de l’épizootie dans la région, le vétérinaire qui suit des cas avérés en Belgique n’attend pas pour suspecter la maladie. « Il a tout de suite fait le lien. » Les vaches sont alors cloîtrées en bâtiment.
Les vaccins sont immédiatement commandés mais tardent à arriver. « Nous devions les recevoir mi-août, nous ne les avons eus que le 5 septembre. »
Les symptômes spécifiques à la FCO 3 ne sautent pas aux yeux sur son troupeau de 65 Prim’Holstein : « Les bêtes avaient des croûtes autour des muqueuses mais il fallait avoir le nez dessus pour les voir », explique l’éleveur. C’est plutôt un état général. « Mes bêtes sont moribondes, soupire-t-il. Elles ne mangent plus, ne boivent plus, boitent. Nous n’avons aucun plaisir à être éleveur en ce moment. »
La production de lait en chute libre à cause de la FCO3
Des vêlages arrivent trois semaines avant terme. Des veaux ont pu être sauvés mais les vaches peinent à démarrer leur lactation. « En août, on a perdu 10 000 litres de lait de production. En septembre, 12 000 litres. » Début octobre, la production reprend un peu des couleurs mais encore loin des niveaux habituels.
Toutes les génisses inséminées reviennent finalement en chaleur. C’est le cas aussi de certaines vaches « que l’on pensait pleines ». La campagne d’insémination bat son plein, il faudra attendre encore quelques semaines, et sûrement bien plus pour évaluer l’ampleur des dégâts sur la reproduction. « On sait déjà que la FCO aujourd’hui nous impactera en 2025. »
Pour faire face, « on bricole, on essaye toutes les solutions. Les vétérinaires découvrent en même temps que nous. On sait quand cela commence mais pas encore la fin ».