Vaches laitières : Faut-il remettre en cause la notion d’alimentation à volonté ?
Restreindre l’alimentation des vaches les moins efficientes pour la ramener au niveau de celle des plus efficientes permettrait-il de corriger les écarts d’efficience ? Aujourd'hui, ce levier ne peut pas être actionné en élevage, mais peut-être le sera-t-il demain grâce à l’alimentation de précision...
Restreindre l’alimentation des vaches les moins efficientes pour la ramener au niveau de celle des plus efficientes permettrait-il de corriger les écarts d’efficience ? Aujourd'hui, ce levier ne peut pas être actionné en élevage, mais peut-être le sera-t-il demain grâce à l’alimentation de précision...
Restreindre l’alimentation des vaches les moins efficientes pour la ramener au niveau de celle des plus efficientes permettrait-il de corriger les écarts d’efficience ? C’est ce que les chercheurs ont voulu vérifier à la ferme expérimentale de Méjusseaume. Dans l’essai mené, ils ont distribué une quantité spécifique de ration à chaque animal. Selon les vaches, ils n’ont pas appliqué la même restriction alimentaire. Plus une vache se révélait inefficiente, plus son ingestion a été restreinte en diminuant la quantité totale de ration offerte. Cet essai a fourni plusieurs résultats intéressants. « En moyenne, durant la restriction alimentaire, on n’a plus vu de différences entre les vaches les plus efficientes et les moins efficientes. Certaines vaches inefficientes pendant la phase d’alimentation à volonté sont devenues efficientes pendant la phase de réduction de leur ingestion. Et enfin, grâce à la restriction alimentaire de précision, les écarts d’efficience entre vaches ont été significativement réduits (divisés par 1,3). »
A noter que la réduction des quantités ingérées a fait chuter la production laitière dans les deux groupes, mais pas plus dans le groupe des vaches le plus restreint, c’est-à-dire le moins efficient.
Une solution peut-être demain avec les robots d’alimentation
« Remettre en cause le principe de l’alimentation à volonté s’avère intéressant pour améliorer l’efficience alimentaire globale du troupeau, indique Amélie Fischer de l’Institut de l’élevage. Mais ce levier de restriction alimentaire via l’alimentation de précision apparaît difficile à appliquer en élevage telle que nous l’avons mise en place à Méjusseaume. Nous avons pratiqué une restriction totale de la ration, et non partielle comme cela serait possible avec un Dac. »
Dico
Les chercheurs approchent l’efficience alimentaire à partir de l’écart entre ce que la vache consomme et l’ingestion attendue au regard de ses besoins (entretien, réserves corporelles, gestation et productions). A même niveau de production et de réserves corporelles, les vaches les plus efficientes mangent moins que les autres, tandis que les moins efficientes mangent plus.