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La vaccination des mères protège les veaux des diarrhées néonatales

Diarrhées néonatales. La vaccination des mères protège les veaux via le colostrum et en diminuant la pression des pathogènes dans le milieu. À condition d’être correctement mise en œuvre. Faites attention à protéger correctement votre investissement !

Avec plus de 20 % des veaux soignés pour diarrhée, même assez banale, la vaccination des vaches est un investissement qui devrait vous intéresser. Grâce à elle, la mortalité et les pertes de croissance vont nettement diminuer, et vos génisses en pleine santé risquent moins d’incidents jusqu’au sevrage, elles auront aussi moins à craindre pour la suite de leur carrière. Et vous, vous aurez moins à redouter les contraintes des soins en période de vêlages. Mais faites attention à protéger correctement votre investissement !

Il y a des préalables à la vaccination

Vous avez régulièrement des soucis avec les veaux et vous cherchez à travers la vaccination une garantie de ne plus en avoir, vous laissez le veau se débrouiller avec sa mère pour la prise de colostrum, vous ne videz pas la case de vêlage après un vêlage ou deux, vos veaux sont mis dès leur naissance dans des cases collectives dans lesquelles un veau qui arrive chasse un veau plus âgé ou bien encore vous placez le nouveau-né dans une niche ou une case individuelle dont le sol et les parois ne sont pas nettoyées après le départ du veau précédent…

Si vous identifiez dans ces propositions une ou plusieurs de vos pratiques, vous pourriez être déçus du résultat de la vaccination qui ne protège pas les veaux de tous les pathogènes qui rôdent chez vous et à qui vos pratiques donnent une longueur d’avance. Avant de vous engager dans une vaccination, vous devriez contrôler vous-même la prise colostrale de 200 grammes minimum d’immunoglobulines dans les 6 heures maxi qui suivent la naissance du veau et rétablissez en priorité l’hygiène des locaux, de la vaisselle et de la distribution du lait.

Le vaccin ne promet pas l’impossible

La vaccination n’accroît pas la richesse globale du colostrum en immunoglobulines mais elle accroît considérablement la quantité d’immunoglobulines dirigés contre les pathogènes vaccinaux. Les vaccins réalisent une protection très correcte contre les colibacilloses et contre les rotavirus, très souvent présents, un peu moins bonne contre les coronavirus dont ils atténuent l’excrétion. Cependant les vaccins actuels ne savent pas protéger les veaux des cryptosporidies qui, seules ou associées avec d’autres pathogènes, sont présentes dans plus de 50 % des diarrhées débilitantes du jeune veau. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’intérêt de la vaccination car les cas les plus graves et la mortalité sont le plus souvent associés à l’infection par plusieurs de ces pathogènes. Il est donc utile de tenir en respect la plupart d’entre eux.

La vaccination doit être correctement mise en œuvre

Outre la perte de colostrum au moment du vêlage, outre sa distribution tardive et/ou en quantité insuffisante, il existe deux autres façons de torpiller la vaccination contre les diarrhées du veau : déroger au calendrier prévu par le protocole vaccinal et inoculer le vaccin par une voie d’administration sous-cutanée ou intra-musculaire non conforme au protocole, ce que l’absence de contention des vaches au cornadis et l’utilisation d’aiguilles de plus de 1 cm de long pour une sous-cutanée ou de moins de 5 cm pour une intramusculaire facilite grandement. Il faut renoncer également à utiliser une seringue automatique qui ne permet pas de débiter avec certitude la dose vaccinale. Pas mal d’échecs vaccinaux sont encore à mettre sur le compte de ces défauts de procédures.

Qui vacciner ?

Le transfert colostral des anticorps vaccinaux gène beaucoup le développement des pathogènes et limite leur excrétion y compris chez les veaux parfaitement sains qui démarrent la saison de vêlage s’il y en a une. L’environnement des veaux qui se succèdent est ainsi beaucoup moins contaminé lorsque tout le troupeau est vacciné et les veaux sont mieux équipés pour s’opposer aux pathogènes. C’est évidemment l’idéal !
J’entends que les temps sont difficiles, les mâles pas assez chers et que la vaccination de A à Z est une contrainte pas seulement financière. Et si on ne vaccinait qu’une partie du troupeau ? Oui, en vaccinant toutes les gestantes de veaux sexés et d’autres vaches reconnues pour avoir un colostrum de bonne qualité (à plus de 80g/L d’Ig) et assez abondant pour être congelé afin de couvrir au moins la première buvée de tous les autres veaux à naître – ce qui implique aussi de mettre un obturateur de trayon à certaines d’entre elles qui pourraient perdre une partie de leur précieux colostrum avant même le vêlage. Mais attention, cette prise unique de colostrum "vacciné" à des veaux dont les mères ne sont pas vaccinées devrait avantageusement être complétée par la distribution de 0,5 litre colostrum de première traite de leur mère en complément du lait dans les deux à trois jours qui suivent leur naissance. Ces anticorps colostraux apportés après la fermeture de la barrière intestinale tapissent utilement l’intestin pour faire écran aux pathogènes.
Restent deux stratégies à éviter : celle qui consisterait à ne vacciner que les vaches dont les veaux naîtront dans la période habituellement à problèmes ou celle qui consisterait à mettre au congélateur du colostrum de première traite de vaches bien vaccinées qu’on distribuerait à tous les veaux qui naissent après le début des ennuis. Vous avez compris que dans ces deux cas, la contamination du milieu au moment où éclatent les problèmes de diarrhée est probablement telle que les pathogènes ont pris sur les veaux une bonne longueur d’avance.

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