Êtes-vous prêt à prolonger les lactations de certaines vaches ?
Moins de stress et de risques pour la santé des vaches, moins de travail... Lorsqu'il est associé à de bonnes persistances de lactation, le prolongement des lactations a ses adeptes.
Moins de stress et de risques pour la santé des vaches, moins de travail... Lorsqu'il est associé à de bonnes persistances de lactation, le prolongement des lactations a ses adeptes.
Quentin Velut - en EARL dans le Rhône
Oui
Le vêlage est un moment critique pour les vaches. Quand elles vêlent moins souvent, elles sont moins exposées à des problèmes tels que les fièvres de lait, caillettes, non-délivrances… Elles vieillissent mieux, surtout quand elles ont vêlé jeune (24 mois à l’EARL). Sur 36 vaches traites (12 000 l/VL), j’en ai sept qui ont produit plus de 100 000 kg de lait. La doyenne à 16,5 ans. Le nombre moyen de lactations est de 3,6 avec 22 % de primipares. L’intervalle vêlage-vêlage est de 445 jours. Prolonger les lactations est possible avec les Prim’Holstein parce qu’elles tiennent bien en lait. Pour déterminer le moment de l’insémination, je double la quantité de lait produite au pic. Une vache à 50 kg n’est pas inséminée avant 100 jours. Le revers de la médaille, c’est qu’elles sont parfois trop grasses au tarissement surtout avec une ration complète équilibrée à 35-36 kg. Pour l’instant, je gère cette situation. Sinon, je ferai peut-être un peu machine arrière.
Benoît Boudin - en Gaec dans la Manche
Non
Nous recherchons un stade de lactation moyen de 5 à 5,5 mois et donc un intervalle vêlage-vêlage le plus court possible (378 jours) pour optimiser le niveau de production laitière de notre troupeau. Nos 90 Prim’Holstein (850 000 l de lait vendus) sont en ration complète. Pour limiter le déficit énergétique en début de lactation, nous pratiquons un tarissement court si possible de cinq à six semaines. Cela permet d’écrêter le pic de lactation. Avec une ration complète, on ne peut pas se permettre de prolonger les lactations. Les vaches auraient tendance à s’engraisser et à ne pas bien valoriser leur ration. Nous n’inséminons plus les vaches 140 jours après vêlage. Les deux premières inséminations sont réalisées en race pure. Les éventuelles troisièmes avec un taureau pie rouge. Au-delà, elles sont croisées avec de l’Inra 95 sans dépasser 5 IA.
Vincent Hogrel - éleveur en Ille-et-Vilaine
Oui
Je le fais avec certaines vaches depuis vingt ans pour grouper les vêlages entre le 1er juillet et le 30 novembre. Mon but est de ne pas avoir de vêlages ni d’animaux dans les bâtiments au printemps. Cela permet aussi d’avoir des lots de génisses homogènes. Cette année j’ai inséminé 16 Prim’Holstein en race pure (45 vaches à 6 500 l). Onze génisses sont nées entre début août et le 2 septembre. Les autres femelles sont soit croisées avec de l’Inra 95, soit réinséminées huit mois plus tard. Une vache à 15 litres de lait ne me dérange pas. J’évite aussi de réinséminer des vaches en quatrième lactation. Chaque année, une dizaine de vaches ont des lactations de 500 à 600 jours. J ’ai gardé cette stratégie malgré ma conversion en bio en avril 2020. Le prix du lait est plus élevé en juillet-août et la persistance des lactations est meilleure au printemps.