En Normandie, Danone revalorise le prix du lait
Face à un prix calculé par la formule contractuelle trop bas par rapport à l’inflation des coûts en élevage, Danone a revalorisé le prix du dernier trimestre. Cela reste insuffisant pour les éleveurs.
Face à un prix calculé par la formule contractuelle trop bas par rapport à l’inflation des coûts en élevage, Danone a revalorisé le prix du dernier trimestre. Cela reste insuffisant pour les éleveurs.
Pour la Haute-Normandie et l’Oise, l’OP Caplait a trouvé un accord avec Danone pour un prix de base à 437 €/1 000 l sur le quatrième trimestre 2022, soit 25 € de plus que ce que donnait la formule contractuelle. « Ce qui devrait donner un prix de base 38-32 moyen annuel proche de 400 euros pour 1 000 litres. Avec des primes qui atteignent en moyenne 40 euros, cela ferait un prix payé toutes primes de l’ordre de 440 euros en moyenne sur l’année », détaille Hubert Dion, président de l’OP Caplait (360 exploitations, 200 millions de litres de lait).
C’est moins que ce que demandait l’OP, 450 euros pour le quatrième trimestre. Cet accord a été obtenu après des manifestations à l’appel de la FDSEA et des JA. « Cette pression a aidé pour que Danone aille jusqu’à 25 euros de plus. Avant leur action, nous avions obtenu 16 euros de plus », reconnaît Hubert Dion. L’OP Caplait avait déjà obtenu un effort de Danone pour appliquer la nouvelle formule de prix contractuelle à compter de juin 2022 au lieu de janvier 2023, dans l’optique de revaloriser le prix du lait. Mais cela restait insuffisant par rapport aux niveaux de charges et à l’évolution des prix de l’environnement.
Formule de prix à réviser en Basse-Normandie
En Basse-Normandie, sans manifestation, les négociations ont abouti à une revalorisation du prix du lait de base du quatrième trimestre, « à 430 euros pour 1 000 litres, prime froid comprise, loin de ce que nous demandions », indique Anne-Sophie Ancel, présidente de l’OP des 3 vallées (83 exploitations, 49 millions de litres). En moyenne sur l’année 2022, cela donne un prix de base d’environ 390 €/1 000 l.
« Danone respecte le contrat, l’entreprise nous a rencontrés trois fois cette année pour ajuster le prix. Mais cela ne suffit pas, la formule reste peu réactive, et les trésoreries sont creusées. Nous demandons à remettre la formule de prix à plat, car elle n’est pas adaptée au contexte actuel de prix fluctuants. Danone est prête à négocier », développe Anne-Sophie Ancel. Mais la faible valeur des PVI (prix de vente départ usine) de Danone, spécialisée dans l’ultrafrais, fait craindre des marges réduites pour revaloriser significativement le prix.
Dans le même temps, le groupe Danone propose des volumes de lait supplémentaires à produire en Normandie. Mais pour inciter les éleveurs à produire ce lait, encore faudra t-il le payer davantage.