En Irlande, la pression monte sur la dérogation nitrates
Si le pays obtient le renouvellement de sa dérogation à la directive européenne Nitrates, elle sera assortie de nouvelles conditions.
Si le pays obtient le renouvellement de sa dérogation à la directive européenne Nitrates, elle sera assortie de nouvelles conditions.
La dégradation de la qualité de l’eau en Irlande a pesé sur la reconduction de la dérogation qui permet aux éleveurs laitiers de bénéficier d’une pression en azote organique de 250 kilos par hectare, contre 170 kg/ha fixé comme base par la directive Nitrates. Finalement, cette dérogation a été reconduite en avril dernier par la Commission européenne, jusqu’à fin 2025. Mais avec des conditions.
« Un état des lieux concernant l’évolution de la qualité de l’eau est programmé en 2023. En fonction des résultats, le plafond de 250 kg pourra être réduit à 220 kg d’azote organique par hectare à partir de 2024 selon les territoires », expose Sylvain Foray, de l’Institut de l’élevage.
En parallèle, le cinquième programme d’action nitrates irlandais, qui s’applique sur tout le territoire irlandais, a été mis en place avec une évolution de certaines mesures à respecter. Parmi les nouveautés, « les périodes pendant lesquelles l’épandage est interdit ont été élargies. Les références de rejets des vaches laitières ont été révisées. La fertilisation minérale azotée doit être réduite de 10 %. La teneur en protéines brutes dans les concentrés ne doit pas excéder 15 % pour les vaches au pâturage entre le 15 avril et le 30 septembre afin d’éviter des niveaux d’excrétion azotée trop importants, etc. », énumère Sylvain Foray.
Comme les années précédentes, les éleveurs souhaitant bénéficier de la dérogation doivent en faire la demande à l’administration tous les ans. Ils devront respecter des mesures supplémentaires par rapport au programme d’action. Pour rappel, les mesures qui s’appliquent aux éleveurs ayant la dérogation sont les suivantes : avoir 80 % d’herbe dans la SAU ; mettre en place un programme de chaulage et un suivi des sols ; utiliser un matériel d’épandage peu émissif pour intégrer le volet émission d’ammoniac ; introduire des légumineuses, notamment du trèfle, dans les prairies ; maintenir et gérer des haies et réduire la teneur en MAT des concentrés pendant la période de pâturage.