Aller au contenu principal

En bio, produisez-vous du lait d’hiver ?

Le pic de production printanier est très marqué en bio. Essayez-vous de répondre à l’incitation de votre laiterie en produisant plus sur l’automne-hiver ?

Pâturage hivernal
Pâturage hivernal
© C. Pruilh - Archives
 

Aurélien Ragot, en Mayenne

OUI

Aurélien Ragot, éleveur en Mayenne
Aurélien Ragot, éleveur en Mayenne © A. Ragot

Mon objectif est de produire 530 000 litres de lait avec 75 vaches. Je groupe la majorité des vêlages entre juillet et septembre, et quelques-uns ont lieu jusqu’en décembre. L’objectif est qu’il ne reste quasiment plus de vêlage début janvier. Je produis du lait d’hiver pour répondre à la demande de mon collecteur Biolait qui a trop d’excédents au printemps. Il y a un écart de prix du lait de plus de 100 euros pour 1 000 litres entre le printemps et l’automne-hiver. Je produis à l’inverse du cycle naturel de l’herbe, mais cela me convient car je n’ai pas de contention à l’extérieur et je réalise les inséminations en bâtiment d’octobre à mars. Par ailleurs, l’exploitation a toujours eu une stratégie de stocks. Aujourd’hui, c'est du maïs épi au lieu de l’ensilage de maïs, de l’ensilage d’herbe et du triticale-féverole toasté à la ferme. Le coût de l’alimentation hivernale est plus que compensé par la différence de prix du lait.

Bruno Pinel, en Loire-Atlantique

OUI

Bruno Pinel, éleveur en Loire-Atlantique
Bruno Pinel, éleveur en Loire-Atlantique © C. Pruilh

J’ai choisi d’organiser deux périodes de vêlage pour mes 100 vaches. La moitié des vêlages a lieu en mars et avril et l’autre moitié court de mi-juillet à mi-octobre, avec le gros des troupes qui passent entre mi-août et mi-septembre. Cela donne une courbe de production de lait assez linéaire sur l’année, avec un léger creux sur mars et un petit pic sur novembre. Je préfère grouper pour un travail plus efficace à une période donnée et des périodes plus cool le reste de l’année, et pour gérer des lots homogènes de génisses. Avoir deux périodes par rapport à une seule permet de ne pas subir les vaches qui se décalent et de ne pas être obligé d’élever plus de génisses de renouvellement. Le choix des périodes est lié à la pousse de l’herbe et à la valorisation maximale du pâturage ; sur ma zone, on a un trou de la pousse sur juillet-août. La saisonnalité du prix du lait est très marquée chez Agrial ; 130 €/1 000 l d’écart entre le mois de mai et celui d’août. Avec ma production linéaire sur l’année, je ne subis pas l’impact de la saisonnalité du prix du lait.

Vincent Delargillière, dans l’Oise

NON

Vincent Delargillière et Claire Blas, éleveurs dans l'Oise
Vincent Delargillière et Claire Blas, éleveurs dans l'Oise © V. Delargillière

Avec Claire, nous groupons les vêlages : à 85 % sur février et mars, et le reste jusqu’au 15-20 avril. La production des 100 vaches (4 000 l/VL) est donc maximale en mai au moment où le prix du lait est le plus bas, elle représente encore 22 % de la production annuelle en juillet et août quand le prix est le plus élevé (plus de 120 € d’écart entre mai et août). La salle de traite est fermée pendant six semaines en décembre-janvier, ce qui répond à notre objectif de temps libre. C’est rentable car notre système est très économe et autonome, avec zéro concentré pour les laitières. Le pâturage est valorisé au maximum au printemps quand la ressource est la plus abondante et de qualité. Les excédents de printemps servent à complémenter les vaches au pâturage quand l’été est sec et en hiver. Il y a très peu de stocks sur la ferme, ce qui représente aussi une économie. Notre génétique est en cours d’évolution, mais nous fonctionnons déjà avec des kiwis (Holstein x Jersiais) et sélectionnons la fertilité. C’est essentiel pour parvenir à nos objectifs de 24 mois d’âge au 1er vêlage et de vêlages groupés sur trois à quatre mois, tout en limitant le taux de renouvellement. Par ailleurs, l’allaitement des veaux consomme du lait quand il est le moins cher.

Lire aussi Un marché bio déséquilibré

Les plus lus

Caméra dans une stabulation laitière
« Nous avons trouvé ce qui clochait dans notre stabulation grâce aux caméras timelapse »

En installant des caméras dans son bâtiment d’élevage, Simon Guillaume a pu constater ce qu’il se passait quand il n’est pas…

trois éleveurs associés du Gaec Honoré
Stabulation rénovée avec trois robots de traite : « Nous avons gagné en confort de travail »
En 2020, nous avions suivi les associés du Gaec Honoré dans leur projet de construction d’une nouvelle stabulation afin d’…
éleveurs laitiers
« Grâce à la microméthanisation et au robot, nous pérennisons notre élevage laitier dans la Meuse »

Le Gaec de Veline, dans la Meuse, a opté pour l’installation d’un microméthaniseur et d’un robot de traite. L’objectif ?…

Romain et Marc Pascal, Baptiste Mallet et Olivier Salat, Gaec Pascal Mallet dans le cantal.
Mammites : « Grâce aux analyses de lait, nous avons éradiqué la source de contamination »

Dans le Cantal, le Gaec Pascal Mallet apporte un prélèvement de lait chez le vétérinaire au moindre doute de mammite. La…

Une prairie inondée.
Récolte des fourrages : la FNSEA demande aux pouvoirs publics de réagir

Les fédérations de ruminants affiliées à la FNSEA demandent aux pouvoirs publics de mettre en place les promesses sur les…

FCO 3 : l’expédition des veaux laitiers est autorisée sous conditions depuis la zone régulée

Depuis vendredi 2 août 2024, une partie du nord et de l’est de la France est en zone régulée pour limiter la propagation de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière