Devenez un pro du pâturage
La voie royale pour réduire les coûts de production est d’optimiser la conduite du pâturage. Mais ce n’est pas simple. Retrouvez dans ce dossier les clés d’un pâturage bien mené.
La voie royale pour réduire les coûts de production est d’optimiser la conduite du pâturage. Mais ce n’est pas simple. Retrouvez dans ce dossier les clés d’un pâturage bien mené.
Bien piloter le pâturage ne s’improvise pas. Sa conduite exige un savoir-faire propre à chaque exploitation. Toute la difficulté tient au déséquilibre entre l’offre fourragère, qui varie selon les conditions climatiques, et les besoins du troupeau. Il n’y a pas de recette miracle, mais quelques règles apparaissent néanmoins primordiales pour valoriser au mieux les surfaces pâturées. Le défi consiste à offrir une herbe de qualité en quantité suffisante, et le plus longtemps possible.
Il existe deux grandes techniques de pilotage.
Le pâturage continu d’abord, consiste à laisser les vaches pâturer dans une, deux, voire trois parcelles suffisamment grandes pour que les animaux consomment l’herbe au fur à mesure qu’elle pousse. Également appelée full grass, cette conduite s’avère beaucoup moins répandue que le pâturage tournant où chaque parcelle est pâturée successivement pour exploiter le cycle de l’herbe au stade optimum feuillu.
Le pâturage tournant dynamique fait beaucoup parler de lui ces dernières années. Les sessions de formation se multiplient. Largement utilisé dans les pays très pâturants comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou l’Irlande, il s’agit d’une modalité un peu particulière du pâturage tournant. Cette nouvelle approche revisite la technique du fil avant, fil arrière. Elle repose sur le principe d’un chargement élevé sur une petite surface et d’un temps de présence court par paddock (un à deux jours). L’objectif est d’optimiser la production de biomasse de la prairie et de toujours faire pâturer une herbe jeune. Le pâturage tournant dynamique exige ses règles, mais aussi de l’anticipation et de la technicité. Il suppose un gros travail en amont de subdivision des parcelles, de pose de clôtures, de barrières souples et d’un système d’abreuvement. Il ne faut pas se lancer seul dans cette pratique mais être bien encadré.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode de pilotage. À chargement identique, quel que soit le type de pâturage tournant adopté (1 jour, 3 jours, 8 jours par parcelle), les performances se valent si l’éleveur montre la même exigence dans sa conduite du pâturage. Et peu importent les critères de suivi utilisés : somme de températures, stade des feuilles, hauteur d’herbe, âge des repousses… Tous ces indicateurs sont liés. Les outils changent mais l’objectif reste le même. Ce qui compte, c’est d’être dans l’anticipation constante. Et pour ça, il n’y a pas de secret : il faut acquérir une expertise et consacrer du temps au suivi des parcelles. Les quatre reportages du dossier illustrent les différentes facettes du pâturage tournant.