Mammites subcliniques: même avec plusieurs millions de cellules, une vache peut guérir seule
L'infection d'un quartier peut rester totalement inapparente. La façon dont le comptage cellulaire est affecté dépend du pathogène en cause.
L'infection d'un quartier peut rester totalement inapparente. La façon dont le comptage cellulaire est affecté dépend du pathogène en cause.
Des quartiers pourtant sains peuvent connaître dans quelques circonstances une élévation modérée de leur comptage cellulaire en l’absence d'infection mammaire. Mais vous savez aussi que l'infection d'un quartier peut rester totalement inapparente et que seul le comptage cellulaire en sera affecté tant que cette infection durera. Si une vache jusque-là saine affiche lors d'un contrôle parfois plusieurs millions de cellules somatiques, c'est qu'elle fait une infection dont elle peut guérir seule, ce qui survient environ une fois sur cinq. Quatre fois sur cinq et en l'absence de traitement, l'infection subclinique demeure au moins pendant quelques semaines, voire quelques mois, voire toute la vie, avec parfois de petits épisodes cliniques peu expressifs ! La bactérie a son mot à dire dans ce scénario car elle détermine le niveau du comptage et la durée de l'infection. Elle a souvent un mode opératoire particulier, une sorte de signature qui permet de bâtir une analyse de la situation sanitaire des mamelles, et par-delà du troupeau.
Une sorte de signature au niveau des comptages cellulaires
Tandis qu'un staphylocoque « banal » peut infecter un quartier en faisant grimper le CCI à environ 400 000 cellules pendant quelques mois puis peut disparaître du quartier, un staphylocoque doré n'en sera pas délogé et le CCI, débutant à 300 000 cellules, en affichera plus d'un million quelque six ou huit mois plus tard. Un streptocoque uberis pourra quant à lui pénétrer dans un quartier sain en faisant grimper le CCI à plusieurs millions de cellules pour, quelques jours plus tard, déclencher ou non une mammite clinique. Mais il y a aussi des bactéries pathogènes qui, une fois dans un quartier, ne modifient pas le comptage. Des colibacilles en font partie. Il leur arrive de rentrer au cours du tarissement, de faire croire que le quartier est sain et de provoquer une mammite – généralement banale – après quelques semaines de lactation. Une bonne partie des mammites cliniques des trois premiers mois de lactation en sont la conséquence !