Des éleveurs bio irlandais créent une laiterie pour booster leur revenu
Dix éleveurs irlandais déçus par le prix du lait bio ont créé leur laiterie en 2009. Leur coopérative délègue la transformation. Elle valorise 3,5 millions de litres de lait, transformés principalement en cheddars et vendus à 90 % à l’export.
Dix éleveurs irlandais déçus par le prix du lait bio ont créé leur laiterie en 2009. Leur coopérative délègue la transformation. Elle valorise 3,5 millions de litres de lait, transformés principalement en cheddars et vendus à 90 % à l’export.
Le lait bio en Irlande est un mode de production anecdotique. Le pays compte 82 producteurs de lait bio sur un total de 17 500. Difficile dans ces conditions de peser dans les décisions prises au sein des grandes coopératives laitières. Côté consommation, les Irlandais achètent les produits laitiers dans les supermarchés et consomment très peu de produits bio.
Faute d’une demande intérieure suffisante, le prix du lait bio a souvent flirté avec celui du conventionnel. Seul le marché à l’export pouvait débloquer la situation. Dix éleveurs ont décidé de prendre les choses en main en créant une coopérative en 2009. Ils ont investi chacun 25 000 euros pour créer The Little Milk Company.
« Les éleveurs produisent le lait mais sont les derniers à être payés. Avec The Little Milk Company, ils peuvent choisir leurs acheteurs et le prix du lait », assure Conor Mulhall, son directeur général.
La « petite laiterie » valorise 3,5 millions de litres de lait dont 2 millions collectés chez les dix producteurs fondateurs et le reste dans 14 autres exploitations. Les éleveurs ont perçu jusqu’à 750 €/1 000 l en août 2022. Le prix moyen a été de 650 €/1 000 l en 2022 (500 €/1 000 l en 2021).
Jusqu’à 750 €/1 000 l en août 2022
The Little Milk Company délègue la transformation de son lait à Dairy Gold, une grosse coopérative. Cette stratégie permet de limiter les investissements et de les cibler sur la recherche de débouchés. Environ 90 % du lait est transformé en cheddars bio et 90 % de la production est exportée dont 20 % en France. Conor Mulhall a décroché les premiers marchés vers l’Hexagone en 2015 suite à une visite au Salon des fromages qui se déroule dans le cadre du SIA à Paris.
« Pour maximiser le profit des éleveurs bio, il faut produire ce qui convient au marché. C’est le cas du cheddar bio à l’export. C’est d’ailleurs un marché très bien adapté aux vêlages groupés pratiqués par les éleveurs irlandais », explique Conor Mulhall. La coopérative avait d’abord tenté, sans succès, de se lancer dans la commercialisation de briques de lait et de glaces avant de s’orienter vers la production de cheddars.