Entreprises du Nord de l´Europe
Des centaines d´éleveurs européens changent de laiterie
Entreprises du Nord de l´Europe
Des centaines d´éleveurs du Nord de l´Europe ont annoncé qu´ils quitteraient leur laiterie début 2008, pour rejoindre d´autres laiteries, ou aller sur le marché du lait spot.
Ca bouge beaucoup en Europe avec la hausse du prix du lait et les surenchères entre entreprises. Le transformateur Campina - une coopérative travaillant sur les Pays-Bas, l´Allemagne et la Belgique - va perdre des centaines d´éleveurs. « 500 éleveurs allemands vont quitter Campina début 2008, pour rejoindre des laiteries leur proposant des contrats mieux rémunérés. 180 à 200 éleveurs allemands, belges et néerlandais ont annoncé leur départ pour avril 2008. Certains iront sur le marché spot », expose Benoît Rouyer, d´Ubifrance.
Plus de 180 éleveurs scandinaves ont annoncé leur départ à la coopérative suédoise Arla foods. Ils prévoient de rejoindre Danish Dairy. Peu après cette annonce, « huit éleveurs suédois, produisant ensemble 35 millions de litres de lait, ont décidé de quitter Arla, pour bâtir leur propre site de transformation laitière, qui fabriquera des poudres de lait et de la crème », ajoute Benoît Rouyer.
Des industriels déstabilisés
Ces éleveurs font un pari sur l´avenir : celui d´un prix du lait durablement élevé. Les experts sont inquiets, car nul ne sait combien de temps les prix resteront élevés : le temps de recapitaliser dans du cheptel pour produire plus et inverser les marchés ? Ou bien la demande asiatique maintiendra-t-elle la tension ? « Ce qu´on sait, c´est qu´il y aura de fortes oscillations, et qu´il n´y aura plus de visibilité sur le long terme. On n´a jamais vu une telle hausse, si rapide. Et aujourd´hui, se profile déjà un changement sur les marchés. Les indicateurs des produits industriels baissent, les prix au détail en Allemagne commencent à rebaisser. » Les entreprises sont déstabilisées par tous ces mouvements, et cherchent à consolider leur collecte. Ils vont jusqu´à aller chercher du lait, voire de nouveaux éleveurs, hors de leurs frontières.
Des Allemands, Belges, Espagnols viennent chercher du lait en France. Les Italiens ramènent du lait de Slovénie. Le lait ne connaît plus de frontière. « Mais cette situation remet en question la survie de sites de transformation, comme en Slovénie, où un quart du lait est récupéré par les Italiens, ou en République tchèque où beaucoup de lait part à l´étranger », illustre Benoît Rouyer.