Dégradation de l’excédent commercial en produits laitiers français en 2018
L’excédent commercial en produits laitiers a reculé de 10 % par rapport à 2017. Il est passé sous les trois milliards d’euros, son plus bas niveau depuis 2009.
L’excédent commercial en produits laitiers a reculé de 10 % par rapport à 2017. Il est passé sous les trois milliards d’euros, son plus bas niveau depuis 2009.
Pour la quatrième année consécutive, l’excédent commercial français s’est dégradé : en quatre ans, il a reculé de plus de 700 millions d’euros. En 2018, les exportations de produits laitiers ont diminué de 3 % en valeur à 6,96 milliards d’euros malgré une hausse des volumes. Et les importations ont progressé de 3 % en valeur.
La quasi-totalité de notre excédent commercial repose sur les pays tiers : 90 % en 2018, contre seulement 60 % en 2013. Mais après deux années de hausse, notre solde avec les pays tiers a reculé de 5 % en valeur. « C’est la conséquence d’exportations en recul notamment vers la Chine (-9 %), l’Algérie (-22 %) et l’Indonésie (-20 %) », souligne l’Institut de l’élevage dans son dossier annuel Bovins lait.
Dégradation aussi avec les pays tiers
Notre balance commerciale a poursuivi sa dégradation avec l’Union européenne à 28. « C’est la quatrième année consécutive. Notre excédent a été divisé par cinq depuis 2014 : à 270 millions d’euros, il enregistre son plus bas niveau historique. » Les importations ont de nouveau progressé, de 4 %, tandis que les exportations ont légèrement reculé (-1 %). Lors des Rencontres recherche ruminants, en décembre dernier, Vincent Chatellier, économiste à l’Inra, avait souligné la forte dégradation de notre solde avec les Pays-Bas depuis le début des années 2000 (-693 M€ en 2017 !), résultant surtout de deux produits : le beurre et le fromage.
On doit aux fromages une bonne partie de notre excédent commercial (1,49 milliard d’euros). Mais notre solde commercial en fromages s’est pour la quatrième fois dégradé (-0,5% par rapport à 2017). Une dégradation imputable aux importations qui ont augmenté autant en volume qu’en valeur (+4 %), les exportations ayant légèrement progressé en valeur (+2 %). Le commerce extérieur de matières grasses a poursuivi son recul. « Importatrice nette, la France a de nouveau subi de plein fouet le maintien de cours élevés avec des volumes importés en hausse : en valeur, le déficit a bondi de 21 %. » Le solde en ingrédients secs (poudre maigre, lactosérum et poudre grasse) est aussi en recul. En revanche, le solde commercial des laits liquides s’est redressé grâce à une baisse des importations, essentiellement en lait vrac (-29 % en volume).