Aller au contenu principal

Colère des agriculteurs : « Si les politiques veulent des prairies permanentes, il faut les payer ! »

Les agriculteurs manifestent leur ras-le-bol administratif et demandent la reconnaissance de leur métier. Alain Fretay, éleveur en Ille-et-Vilaine, ne manifeste pas mais il ne mâche pas ses mots pour autant : « je ne demande pas forcément moins de contraintes et de normes - il faut bien répondre aux attentes sociétales -, mais plus de pragmatisme et un soutien plus important en rapport avec nos efforts. » Voici son témoignage.

Alain Fretay : « Je ne manifeste pas cette fois-ci : j'ai déjà donné. J'ai manifesté en 2009 en jetant mon lait pendant 12 jours. »
Alain Fretay : « Je ne manifeste pas cette fois-ci : j'ai déjà donné. J'ai manifesté en 2009 en jetant mon lait pendant 12 jours. »
© C. Pruilh

Arrêter les importations déloyales

« Si la France et l'Union européenne nous imposent plus de contraintes, elles doivent nous protéger davantage des importations qui ne respectent pas les mêmes contraintes. Aujourd'hui, les services publics ne sont pas exemplaires : les commandes publiques sont encore trop fonction du prix uniquement. Ils devraient n'acheter que local, français ou frontalier. »

Payer pour les services environnementaux des prairies

« Si les pouvoirs publics veulent des prairies permanentes, des haies, des bandes enherbées, il faut davantage les payer ! Avec 1500 euros par hectare, beaucoup d'agriculteurs mettront des prairies, des bandes tampon... Il faut arrêter d'ajouter des contraintes et payer davantage pour l'application des normes existantes. Aujourd'hui, les agriculteurs ne travaillent plus pour la gloire : c'est fini ! »

Simplifier le soutien aux haies

« On marche sur la tête, c'est vrai ! Il faut des règles plus pragmatiques. Par exemple, je suis en bio très herbager et économe, mais pour les MAE, on me demande des démarches administratives et des normes comme si j'étais un conventionnel classique : un cahier de fréquence de traitements à remplir alors que je ne traite pas ; un gros dossier de justificatifs pour une MAE "haie" alors que je suis déjà en label haie (reconnu par l'Etat), connu comme étant très exigeant, avec 130 pages de plan de gestion de la haie !  »

Revenir aux prairies de longue durée

« Et que dire des règles pour les prairies permanentes dans la PAC ! Il aurait été plus simple de demander un retour à la situation de 2018 pour ré-augmenter les surfaces en prairies. Je suis remonté contre le passage des prairies longue durée en prairies permanentes. En outre, les éleveurs bios devraient être exonérés d'avoir à demander des autorisations de retournement de prairies, car nos systèmes sont plus riches en prairies de longue durée.  »

« Sans ce carcan de la nouvelle PAC, je ferais une rotation cohérente sur le plan agronomique, avec une prairie longue durée de neuf ou dix ans, suivie de deux ou trois ans de cultures. Les règles de la PAC nous contraignent, si l'on veut être sûr de pouvoir faire ces rotations, à retourner une prairie avant ses cinq ans ! »

Les plus lus

<em class="placeholder">Jerzy Wawrzynczak, éleveur laitier polonais</em>
Éleveur laitier en Pologne : « Je vends mon lait 480 euros les 1 000 litres »

En Pologne, l’élevage laitier de Jerzy Wawrzynczak ressemble beaucoup à un système français. Il partage les mêmes…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier, éleveurs laitiers.</em>
Revenu : « Notre système laitier économe est loin d’être ringard »

Le Gaec de la Planture, en Meurthe-et-Moselle, limite la productivité de ses vaches à 6 200 l de lait avec un…

<em class="placeholder">Céline et Julien Foureau, éleveurs dans la Sarthe</em>
« Faire vêler nos génisses laitières à 25 mois avec du pâturage est rentable »

Le Gaec du Petit Moulin, dans la Sarthe, allie vêlage précoce et pâturage des génisses. Un objectif atteint notamment grâce au…

<em class="placeholder">Robin Marie, éleveur de vaches laitières dans la Manche</em>
Revenu : « Nous consolidons la ferme avec plus de lait par vache, par travailleur et par hectare dans la Manche »

Le Gaec 2 l’oiselière, dans la Manche, est passé depuis la fin des quotas de 800 000 litres à 2,7 millions de litres…

<em class="placeholder">corvidés dans un champ </em>
Corvidés : les solutions cette année pour protéger vos semis de maïs

Les corvidés trouvent dans les parcelles fraîchement semées en maïs de quoi contenter leur appétit. Entre pratiques…

<em class="placeholder">Agro-tourisme avec visite d&#039;une ferme pédagogique en lait avec un groupe scolaire.</em>
Diversification : « En plus du lait, nous tirons un revenu de 15 000 euros par an avec notre ferme pédagogique dans le Morbihan »

Dans le Morbihan, Tiphaine Chatal et son conjoint Mathieu ont créé, il y a cinq ans, une ferme pédagogique qui assure un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière