"Créhen n'a pas encore atteint son potentiel"
Guy Le Bars, président de Laïta, répond à l'impatience des éleveurs adhérents des trois coopératives fondatrices de Laïta (Even, Terrena, Triskalia). "En début d'année, nous avions dit que notre objectif était de payer le lait au moins le même prix qu'en 2017. Ce n'était pas gagné car nous avions encore des hausses de tarif à faire passer. Pour le beurre, le déficit d'offre fait que les hausses nécessaires ont été obtenues. Mais nos poudres plombent la valorisation(1). Le beurre poudre pèse 45% dans le mix produit de Laïta, or la valorisation beurre poudre 2018 est encore inférieure à 2017 à ce jour. Ce sera donc un vrai défi de tenir notre objectif pour le prix du lait. Le site de Créhen permettra d'améliorer la valorisation de la protéine en répondant à des marchés spécifiques, avec des poudres de lait infantile et des poudres élaborées pour l'industrie agroalimentaire. L'usine a démarré il y a un an. Aujourd'hui, nous faisons plus de poudres de lait infantiles que prévu ; nous avons récupéré quelques marchés suite à l'affaire Lactalis. Mais cela prend trois ans pour développer tout en maîtrisant techniquement les outils."
Laïta sortira des produits différenciés
Laïta continue d'investir dans les fromages et prépare son arrivée dans les produits laitiers différenciés. "Nous allons faire du brie pour nos clients allemands en filière non OGM. C'est une première étape. Dans les mois à venir, nous sortirons des produits segmentés amont, c'est-à-dire au lait issu de vaches nourries sans OGM, lait de pâturage... pour du beurre, du fromage, des ingrédients..." Enfin, Laïta regarde du côté de la bio. "Nous pourrions faire des produits bio avec des partenaires déjà dans le bio."
(1) 1 kg de beurre fabriqué engendre 1,7 kg de poudre de lait écrémé