Comprenez-vous vos vaches au pâturage ?
Le pré est l’environnement naturel d’une vache, celui se rapprochant le plus de la situation idéale à reproduire en stabulation.
Le pré est l’environnement naturel d’une vache, celui se rapprochant le plus de la situation idéale à reproduire en stabulation.
Nous avons tous en tête l’image d’une vache bienheureuse en train de ruminer au pré. Allongée, elle tient sa tête en avant obliquement et met aussi souvent une patte en avant. C’est typiquement une expression qui traduit le bien-être de la vache. « Sans contraintes physiques telles que les logettes ou les couloirs étroits, le pré permet aux éleveurs d’apprécier les vaches en situation de bien-être, avance Stéphane Saillé de BCEL-Ouest. C’est au pâturage que s’exprime le comportement naturel d’une vache. Et que voit-on ? Soit elle mange, soit elle est couchée. C’est ce comportement observé au pré qu’il faut chercher à transposer à l’intérieur de l’étable. »
Les mouvements des animaux sont également plus naturels au pâturage. Une bonne occasion pour observer comment se déplace une vache, comment elle broute, et comment elle se couche.
Comment mange une vache ?
• Au pâturage, une vache abaisse la partie avant du corps en écartant les membres antérieurs. Le mufle est rapproché du sol. Cette posture est complètement différente de celle d’une vache mangeant au cornadis, où elle se trouve en général les deux pieds joints ce qui l’empêche d’abaisser sa tête vers la table d’alimentation.
• La vache balance sa tête d’un côté puis de l’autre, mange toute l’herbe à sa portée, avant de faire quelques pas et de recommencer. Ce phénomène de balayage se retrouve aussi à l’auge. Environ 5 000 bouchées sont comptabilisées par heure au pâturage.
•Une vache peut ingérer entre 2 et 2,5 kg de matière sèche par heure, soit deux fois moins que l’ensilage de maïs à l’auge. C’est une vraie course contre la montre pour ingérer 15 kg MS d’herbe pâturée par jour.
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Des organes sensitifs développés
L’œil des bovins est panoramique. Avec un champ de vision de 330° sans bouger la tête, ils voient tout autour d’eux à l’exception d’une zone étroite située derrière eux. Par contre, ils ne voient en relief que droit devant eux. L’œil des bovins est plus sensible à la lumière que celui des hommes et ils craignent les contrastes lumineux. La vision des mouvements est plus détaillée, ce qui explique des réactions de fuite face à des mouvements rapides.
L’odorat des vaches est excellent, et influence leur comportement. Elles sélectionnent principalement leurs aliments à l’odeur. Les bovins perçoivent les phéromones présentes dans l’urine, les fecès, la transpiration, les sécrétions vaginales, qui permettent la communication entre eux. Les chercheurs pensent qu’ils perçoivent les odeurs de peur ou d’énervement émanant de l’homme.
L’ouïe des bovins est aussi beaucoup plus sensible que celle de l’homme. Ils entendent des sons qui nous sont inaudibles. Les sons graves ont tendance à les apaiser, contrairement aux sons aigus. La voix et notamment son intensité jouent un rôle important. Si le ton s’élève, les animaux dressent leurs oreilles.
Leur sensibilité tactile est très développée. Il existe des points dits sensibles qui les apaisent comme les crêtes du palais ou l’épi dorsal. Il y a aussi des zones très sensibles à la douleur : le mufle, la base des oreilles, la mamelle.