Comment lutter contre le stress thermique sur le plan alimentaire
Germain Néré, expert chez Seenovia, indique comment gérer les épisodes de stress thermique sur le plan alimentaire.
Germain Néré, expert chez Seenovia, indique comment gérer les épisodes de stress thermique sur le plan alimentaire.
« Le risque d’acidose est accru avec le stress thermique, souligne Germain Néré. Avec la chaleur, les vaches augmentent leur fréquence respiratoire. Cela engendre une baisse du bicarbonate sanguin et donc une réduction du pouvoir tampon de la salive. » D’où un impact négatif sur la stabilité du pH ruminal et la consommation de fourrages.
« Fournir une eau fraîche, propre, et en quantité non limitée est l’une des premières recommandations pour aider les vaches à refroidir leur corps et compenser les pertes par extra-chaleur », insiste-t-il. Il convient aussi de réduire le niveau de cellulose de la ration d’environ 2 %, en maintenant un minimum de 16 %. La cellulose mobilise beaucoup d’énergie dans le processus de digestion et produit de l’extra-chaleur en quantité. Limiter la cellulose réduit aussi l’encombrement, ce qui pemet de concentrer la ration en énergie et protéine. « En phase de stress thermique, les vaches réduisent naturellement leur ingestion, décrit le conseiller. Cette baisse peut être compensée par une plus forte concentration de la ration, en la densifiant en énergie non acidogène (maïs grain humide, matières grasses saturées…). Cela permet d’éviter les pertes d’état pouvant engendrer par la suite des boiteries, des baisses de performances laitières ou des soucis de reproduction. »
Le fait de distribuer la ration le soir plutôt que le matin est aussi une solution pour que la ration reste fraîche plus longtemps.
Réduire un peu le niveau de cellulose de la ration
La minéralisation mérite aussi d’être adaptée. Il est recommandé d’augmenter la couverture minérale et vitaminique de l’ordre de 50 g/VL/j afin de compenser les pertes en forte augmentation via les urines. Pour tamponner le rumen, il convient également de renforcer l’apport de bicarbonate de sodium à hauteur de 150 à 250 g/VL/j. Quant au sel, il faut viser en été des apports entre 2,5 et 3 g/kg MS, sans aller au-delà. L’augmentation est arbitrée en fonction des autres apports de sodium.
« L’apport de levures vivantes à forte dose peut soutenir et stimuler l’ingestion des vaches laitières, notamment en début de lactation, mais aussi pour les vaches en préparation au vêlage, particulièrement sensibles au stress thermique. »